RDC : Patrick Ekanga et le transfert des Kuluna, une lutte contre l'impunité

Le soleil s'est levé à peine sur Kinshasa lorsque les portes de la prison centrale de Makala s'ouvrirent pour laisser passer un convoi de véhicules blindés. À leur bord, cinquante-sept présumés "Kuluna", ces délinquants urbains qui terrorisent les rues de la capitale congolaise. Leur destination : la prison de haute sécurité d’Angenga, située dans la province du Sud-Ubangi. Cette opération, orchestrée par le ministre de la Justice Constant Mutamba, s'inscrit dans le cadre de l'initiative "Zéro Kuluna", visant à éradiquer le banditisme urbain.
Parmi les voix qui se sont élevées pour commenter cette mesure, celle de Patrick Nkanga, membre influent du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), a particulièrement retenu l'attention. Sur les réseaux sociaux, Patrick Nkanga a dénoncé l'impunité dont bénéficient certains individus qu'il qualifie de "véritables bandits". « Il y a ceux qui, par leurs mauvaises actions, occasionnent beaucoup de morts et de fâcheuses conséquences pour notre société. Ces kulunas là, qui sont bien vêtus et roulent dans des voitures aux plaques bâchées, l’on ne sait pourquoi, sont peu visibles dans les couloirs des commissariats de Police et de nos Cours et Tribunaux. Or, ce sont des véritables bandits qui agissent contre la République ! », a-t-il déclaré avec véhémence.
Patrick Nkanga ne s'est pas arrêté là. Il a lancé un appel au ministre de la Justice pour qu'il étende le champ des Kuluna à juger, condamner et transférer dans les différentes prisons du pays. Cette déclaration a mis en lumière les tensions politiques et les divergences d'opinions sur la manière de gérer la criminalité urbaine en RDC.
L'opération "Zéro Kuluna" a reçu un accueil mitigé. Si une partie de la population y voit une réponse ferme aux problèmes de sécurité, d'autres critiquent son efficacité et la justice sélective qu'elle pourrait engendrer. Constant Mutamba, quant à lui, a réaffirmé son engagement à poursuivre ces opérations sans relâche, annonçant une quatrième vague de transferts imminente.
Cette situation soulève des questions cruciales sur l'équilibre entre sécurité publique et respect des droits humains, ainsi que sur la transparence et l'équité du système judiciaire congolais. Le débat reste ouvert, et les actions futures du gouvernement seront scrutées de près par les observateurs nationaux et internationaux.
Ainsi, au-delà des transferts de prisonniers, c'est toute une réflexion sur la justice et la sécurité en République Démocratique du Congo qui s'engage, avec Patrick Nkanga en première ligne de cette lutte contre l'impunité.
Guyvenant Misenge