RDC-Processus de paix : les autorités congolaises font le point sur la Déclaration de principes de Doha

Lors d’un important briefing presse spécial tenu ce lundi 21 Juillet 2025 au Studio Maman Angebi de la RTNC, le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, et le Vice-Premier Ministre en charge de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, ont exposé les grandes lignes de la Déclaration de principes de Doha, dans le cadre du processus de paix en cours dans l’Est de la République démocratique du Congo.

Placée sous le thème « Déclaration de principes de Doha : enjeux, grandes lignes et perspectives pour la paix durable dans l’Est de la RDC », cette rencontre médiatique a permis de clarifier le contenu des récentes négociations engagées avec la médiation du Qatar, et d’informer sur les prochaines étapes vers un accord de paix durable.

Dès l’entame, Patrick Muyaya a insisté sur la nécessité de contextualiser les accords déjà signés. « Chaque texte s’inscrit dans une séquence et complète un autre », a-t-il expliqué, appelant à une lecture cohérente des documents signés avec les différentes parties. Il a précisé que la Déclaration de principes de Doha, fruit de discussions entamées entre le gouvernement congolais, le M23, le Rwanda, les États-Unis et sous la médiation du Qatar, marque un pas significatif vers une paix inclusive.

Le ministre Muyaya a souligné que l’un des progrès majeurs enregistrés dans le processus actuel réside dans la claire identification des acteurs impliqués dans la crise. Cela permet, selon lui, de mieux responsabiliser chaque partie, notamment le M23 et le Rwanda, dans la mise en œuvre de la paix. « Chaque accord engage ses signataires à des obligations précises », a-t-il affirmé.

_*Une étape décisive vers la signature d’un accord de paix*_

Prenant la parole, le Vice-Premier Ministre Jacquemain Shabani a dressé un tableau chronologique des efforts diplomatiques entrepris :

• 15 décembre 2024 : échec du sommet de Luanda.
• 18 mars 2025 : rencontre entre les Présidents congolais et rwandais au Qatar.
• 24 avril : signature d’une première déclaration de cessez-le-feu.
• 27 juin : signature à Washington d’une autre déclaration de principe.
• 19 juillet : adoption à Doha du document préparatoire à l’accord de paix.

Le VPM de l’Intérieur a également confirmé que les deux délégations, congolaise et rwandaise, devaient retourner à Doha dans les prochains jours pour conclure l’accord de paix, si les conditions restent favorables.

L’un des points clés abordés est la protection des populations civiles en zone de conflit. Selon Jacquemain Shabani, cette dimension a fait l’unanimité entre toutes les parties impliquées, avec un engagement à ce que les principes de protection soient mis en œuvre dès la signature de l’accord. Il a salué le soutien du Conseil de sécurité des Nations unies, dont les résolutions soutiennent cette démarche.

_*Des mesures de confiance en cours de discussion*_

Parmi les mesures immédiates prévues après la signature de l’accord, le VPM a évoqué la libération réciproque de prisonniers de guerre et de civils détenus, ainsi que la gestion des zones encore occupées. Ces actions visent à renforcer la confiance entre les parties avant la phase d’application concrète de l’accord.

L’intervention du Qatar comme médiateur a été largement saluée par les autorités congolaises. Elles ont rappelé que cette médiation intervient dans le cadre d’une dynamique régionale et internationale, soutenue notamment par les États-Unis, l’Union africaine, et le HCR pour la gestion des réfugiés et déplacés.

Clôturant son propos, le ministre Muyaya a lancé un appel à adopter une posture et un discours de paix, tant dans les médias que dans la sphère politique. « Il y a un temps pour tout. Aujourd’hui, c’est le temps de la construction de la paix. Nous devons choisir nos mots, nos postures, et engager notre responsabilité collective dans cette phase historique », a-t-il conclu.

La Déclaration de principes de Doha représente un jalon stratégique dans la quête d’une paix durable à l’Est de la RDC. Si la signature de l’accord de paix reste encore à venir, l’implication des acteurs régionaux et internationaux, la clarté des engagements et la volonté politique affichée semblent converger vers une résolution tant attendue d’une crise sécuritaire vieille de plusieurs décennies.

Christian Mutombo Mbala