Est de la RDC : "Réveillez-vous !" - Le Cardinal Ambongo fustige l'indifférence et appelle à un sursaut national
Face à l'abîme humanitaire et sécuritaire qui consume l'Est, le cardinal Fridolin Ambongo brise le silence assourdissant. Dénonçant une "crise ignorée" et une "superficialité mortelle", son cri de colère appelle à un sursaut national immédiat : l'heure n'est plus à la danse, mais à la survie d'un peuple en péril.
L’Archevêque métropolitain de Kinshasa, cardinal Fridolin Ambongo a secoué la conscience nationale avec un réquisitoire passionné sur la tragédie qui se déroule dans l'est de la République démocratique du Congo.
Face à une spirale de violence et de souffrances indicibles, le prélat catholique a fustigé l'indifférence et la superficialité, lançant un appel vibrant à un réveil collectif. Son message, empreint d'urgence et de gravité, exhorte les Congolais à une prise de conscience radicale et à une action immédiate pour sauver une région au bord du gouffre.
« La République démocratique du Congo restera une et indivisible. Le Congo est une nation et cette nation nous appartient, cette nation a des frontières héritées de l'époque coloniale de la Conférence de Berlin. Et cette frontière, personne ne peut la remettre aujourd'hui en question », a tonné le cardinal Ambongo, ancrant son appel dans un principe fondamental de l'unité nationale, mais le dépassant immédiatement pour aborder l'urgence humaine.
Délaissant toute langue de bois, le cardinal a placé au cœur de son intervention le désespoir des populations de l'Est, victimes d'une crise humanitaire et sécuritaire d'une ampleur effrayante. Son appel à la compassion n'était pas une simple exhortation, mais un cri du cœur face à une souffrance trop longtemps tue et ignorée. « Mais face aux drames humanitaires et sécuritaires, surtout à l'est de notre pays, j'exhorte les uns et les autres à écouter l'appel de Jésus qui les invite à aller en profondeur, à quitter la superficialité et la médiocrité », a-t-il martelé, dénonçant une forme d'anesthésie spirituelle face à la tragédie.
Avec une critique cinglante, le cardinal Ambongo a fustigé une image réductrice du peuple congolais, trop souvent associé à des aspects folkloriques au détriment de la reconnaissance de la gravité de sa situation actuelle. « Il n'est pas normal que le peuple congolais soit seulement identifié à la danse, à la musique, et encore à quoi, rien de sérieux. Ça c'est la vie superficielle, c'est la vie médiocre, la vie médiocre », a-t-il dénoncé avec une indignation palpable.
Ce cri d'alarme retentissant intervient alors que l'Est de la RDC continue de sombrer dans une violence aveugle, où les groupes armés sèment la mort et la désolation, contraignant des millions de personnes à fuir leurs foyers. Les paroles du cardinal Ambongo ne sont pas seulement un constat, mais un appel pressant à la mobilisation de toute la nation. Il somme les Congolais de se réveiller face à l'urgence, de dépasser l'indifférence et d'agir avec détermination pour construire un avenir de paix et de dignité pour tous.
Ce message puissant d'un leader spirituel respecté met en lumière l'angoisse profonde de l'Église face à la crise humanitaire et sécuritaire qui déchire la RDC et souligne l'impératif d'une solidarité nationale et internationale pour briser le cycle de la violence et offrir un espoir aux populations martyres de l'Est.
Gracieux Bazege
