Coopération militaire russo-congolaise : Monique Mukuna en fait le point
<p>L'accord militaire entre la Russie et la République Démocratique du Congo a été approuvé par le gouvernement russe, prévoyant des exercices militaires conjoints, des visites de navires et d'avions de guerre, ainsi que la formation des militaires. Certains congolais espèrent une libération des localités sous occupation par le Rwanda via le M23 et la restauration […]</p>

L'accord militaire entre la Russie et la République Démocratique du Congo a été approuvé par le gouvernement russe, prévoyant des exercices militaires conjoints, des visites de navires et d'avions de guerre, ainsi que la formation des militaires. Certains congolais espèrent une libération des localités sous occupation par le Rwanda via le M23 et la restauration de la paix dans l'Est de la RDC. Cependant, des leaders d'opinion s'inquiètent de cette transition. Au cours d'une interview accordée ce 6 mars, à la rédaction de New Narratif RDC, la présidente de la plateforme socio-politique, RDC Nouvel Horizon, Monique Mukana Mutombo a déploré le fait que la RDC quémande encore l'amour des autres États, alors qu'elle est potentiellement riche.
« En relations internationales, il n'y a ni amours ni exclusivité mais seulement des intérêts qui peuvent être à court, moyen ou long terme. La RDC cherche encore des amours alors qu'avec notre potentiel de richesse, nous aurons très difficilement des relations désintéressées. », a déploré Monique Mukuna Mutombo, présidente de la plateforme socio-politique, RDC Nouvel Horizon.
La présidente de la plateforme socio-politique RDC Nouvel Horizon souligne que les relations entre États sont principalement basées sur les intérêts. Elle insiste sur le fait que l'assistance militaire russe ne devrait pas détourner la République Démocratique du Congo de ses autres relations, qu'elles soient économiques ou diplomatiques. Elle met en avant l'importance de maintenir un équilibre entre ces différentes types de relations pour le bien-être et le développement du pays.
« Nous avons du côté de la balance, l'assistance militaire russe, il ne faut pas que cela soit au détriment de bonnes relations économiques et diplomatiques potentielles que nous pourrions, si nous sommes sérieux et consistants, établir avec d'autres forces en présence. », a-t-elle ajouté.
Monique Mukuna encourage cette transition vers la Russie en soulignant que la République Démocratique du Congo est libre de saisir d'autres opportunités de collaboration qui correspondent à son programme. Cependant, elle insiste sur l'importance cruciale d'analyser attentivement les relations antérieures, car l'histoire post-indépendance du pays de Lumumba n'a pas toujours été favorable.
« Nous avons une histoire avec l'Occident. Bonne ou mauvaise, mais nous sommes liés par la langue, la culture économique ainsi que des échanges scientifiques. Il ne nous est pas interdit de saisir d'autres opportunités de collaboration. Selon mon point de vue, il nous est plus impératif d'analyser d'abord ce qui n'a pas marché avec nos relations antérieures avant de nous lancer, car les choses ne se sont pas déroulées à notre avantage. », a-t-elle poursuivi.
Malgré la liberté de choisir ses partenaires, la République Démocratique du Congo est invitée à restaurer son image en tant que négociateur crédible et à renforcer le rôle de ses institutions pour regagner son statut d'État respecté. En interne, le pays est confronté à de nombreux défis qui mettent en lumière des lacunes inacceptables à tous les niveaux et dans tous les secteurs publics.
« La RDC est obligée de refaire son image d'interlocuteur crédible et de renforcer le rôle de nos institutions pour redorer son statut national avec une justice équitable, une justice séparée de l'exécutif ; la présidence est appelée à ne pas faire de l'ombre aux autres institutions, et les trous dans la tuyauterie des régies financières doivent être bouchés. Ainsi équipés, nous allons être en mesure de traiter avec qui nous voulons sans que l'odeur nauséabonde sorte de notre cuisine interne pour nous discréditer. », a expliqué Monique Mukuna.
Pour cette actrice socio-politique, la crise sécuritaire dans la partie orientale de la RDC dépasse les attentes des Congolais. La libération des zones occupées par la coalition armée M23, RDF et AFC semble improbable, tout comme la restauration de la paix dans cette région.
« Nous avions fait appel à l'EAC, à la SADC, aux mercenaires… Aujourd'hui aux Russes. N'est-il pas temps de chercher les responsabilités du fiasco à l'interne et d'y remédier ? », s’est-elle interrogée, Monique Mukuna.
De la sécurité à l'économie, la République Démocratique du Congo traverse actuellement une période économique extrêmement difficile. L'économie du pays est en détresse, marquée par une inflation élevée et une dépréciation de la monnaie, des termes qui illustrent cette crise économique. Le taux de change du dollar a fortement augmenté, atteignant 1 dollar pour 2800 francs congolais sur le marché noir, ce qui a considérablement augmenté le coût de la vie. Dans un contexte où la population souffre de précarité, de chômage généralisé et du manque d'accès aux besoins de base tels que la santé et l'éducation, seuls les politiciens au sein des institutions semblent épargnés par cette crise.
En tant qu'experte en économie, Monique Mukuna a exprimé sa préoccupation quant à la dépendance prolongée de l'économie de la République Démocratique du Congo au secteur minier, soulignant qu'elle est demeurée axée vers l'extérieur pendant une période considérable.
« Les lois économiques sont très têtues. La RDC dépend en majeure partie du secteur minier et nous nous rappelons que nous avions conseillé à Monsieur Kabila en son temps sur un média que la nouvelle législation minière ne valait absolument rien si le doing business en général en RDC n'était pas protégé, pas des lois qui puissent réellement combattre la corruption ainsi que l'infestation des familles des politiques dans les entreprises de l'État. Monsieur Tshisekedi a voulu centraliser le contrôle par l'IGF sans oublier que la mentalité de détournement était ancrée dans la population en général. », a-t-elle déploré.
« Il nous faut libérer nos centres de détention des prisonniers politiques et les remplir des prisonniers économiques ; les postes publics doivent être tenus par des gestionnaires avérés au lieu des représentants politiques inutiles et enfin, diminuer les salaires de tous ces élus qui touchent au-delà de 20 000 USD pour des parlementaires qui touchent plus que des chefs d'entreprises. Bien que la situation économique mondiale laisse à désirer, les pays les plus touchés sont malheureusement les pays avec un pauvre management. », a-t-elle ajouté.
« À toutes les femmes, qu'elles sont belles, courageuses et qu'elles contribuent à nos économies plus qu'elles ne pensent même si cela est souvent dans l'informel. Ne vous limitez pas au 8 mars, vous êtes célébrées tous les jours en tant que mères, épouses, sœurs… Autant nous sommes fières et fortes en tant que femmes au ménage autant nous le sommes en contribuant au bien-être général par nos différents métiers. », a déclaré Monique Mukuna.
N'étant pas féministe, Monique Mukuna a souligné que le mois de la femme ne devrait pas se limiter à une simple célébration basée sur le genre, car cela pourrait conduire à une forme d'émancipation biaisée pour les femmes africaines. Elle a également encouragé à ne pas restreindre la reconnaissance des femmes au 8 mars, mais à reconnaître leur valeur chaque jour.
En tant que leader, la présidente de la plateforme socio-politique RDC Nouvel Horizon, Monique Mukuna Mutombo, se montre engagée envers son pays, encourageant ainsi chacun à contribuer à un avenir prometteur pour la République Démocratique du Congo.
« Nous sommes là pour notre pays, que tous ceux qui pensent être des vrais serviteurs comme nous se préparent pour que le futur de notre beau et riche pays soit assuré », a-t-elle conclu.
Guyvenant Misenge