Inondations à Kinshasa : le DG de l’INSP évalue la situation sanitaire des sinistrés

La crue soudaine du début avril a laissé des milliers de Kinois sur le carreau. Face à l'ampleur de la catastrophe, le Directeur général de l’Institut National de Santé Publique (INSP), Mwamba Kazadi Dieudonné, a troqué son bureau pour le terrain, allant à la rencontre de ceux qui ont tout perdu. Une immersion poignante pour mesurer l'urgence sanitaire et sociale.
Le bruit des bottes pataugeant dans la boue a remplacé le vrombissement habituel des 4x4 officiels. Ce week-end, c'est au plus près de la détresse que Mwamba Kazadi Dieudonné, figure de proue de l'Institut National de Santé Publique (INSP), a choisi de mener son inspection. Les stigmates des pluies diluviennes des 5 et 6 avril 2025 sont encore bien visibles à Kinshasa, et le patron de l'INSP, accompagné du Professeur Ngandu Christian, cheville ouvrière du Centre des Opérations d’Urgence de Santé Publique (COUSP), a voulu palper du doigt la réalité des sinistrés.
Première étape de cette descente sur le terrain : le terrain municipal de Bandalungwa, transformé en camp de fortune. Puis, direction le monumental Stade des Martyrs, dont les gradins accueillent désormais des familles entières déracinées par les eaux. L'objectif affiché : bien plus qu'un simple constat administratif. Il s'agissait de s'imprégner de la fragilité sanitaire et sociale de ces populations mises à rude épreuve, d'écouter les murmures de leurs inquiétudes, les silences lourds de leurs pertes.
Loin des communiqués aseptisés, Mwamba Kazadi Dieudonné a pris le temps de s'asseoir aux côtés de ces Kinois meurtris. Des échanges directs, sans filtre, pour comprendre le quotidien bouleversé, les nuits inconfortables, la hantise des maladies qui pourraient se propager dans ces conditions de promiscuité. Des mots simples ont raconté des vies mises entre parenthèses, des espoirs noyés sous la montée des eaux.
Pendant ce temps, en coulisses, les équipes du COUSP et de l'INSP s'activent. Leur mission : transformer le constat en actions concrètes. En synergie avec les autres maillons du ministère de la Santé, elles tissent une toile de sécurité sanitaire autour des sinistrés. Surveillance épidémiologique accrue, distribution de kits d'hygiène, accès aux soins primaires : la réponse s'organise dans l'urgence, avec la conscience que le retour à la normale sera un long chemin.
La présence du Directeur général de l'INSP sur le terrain n'est pas qu'un symbole. Elle témoigne d'une volonté d'incarner l'engagement de l'État face à la souffrance. Reste à traduire cette mobilisation en solutions durables pour ces milliers de Kinois dont la vie a basculé sous la force des éléments. L'heure est à l'urgence, mais aussi à la réflexion sur la prévention pour que de telles catastrophes ne se reproduisent plus avec une telle violence.
Rémy Mbuyi