Ituri : lutte contre la pauvreté plus de deux tonnes de pastèques produites par des habitants du Groupement de Tsere, avec l’appui des casques bleus indonésiens de la MONUSCO

Dans le cadre de la lutte contre les groupes armés et l’insécurité, beaucoup d’observateurs s’accordent que « le tout militaire » est certes une condition nécessaire, mais pas suffisante.
Aussi, afin d’empêcher de nombreux jeunes à prêter le flanc aux sirènes des milices qui les recrutent pour grossir leurs rangs, faute d’occupation, les casques bleus indonésiens de la MONUSCO ont initié il y a trois mois un projet de production de pastèques en faveur des communautés locales, victimes des atrocités des groupes armés, dans le groupement de Tsere à une douzaine de km de Bunia. C’était dans l’objectif d’occuper des jeunes à risque en vue de contribuer au processus de paix en Ituri et favoriser la cohabitation pacifique entre les communautés locales.
La clôture de la première phase de ce projet a eu lieu le mercredi 14 mai 2025. Au total, deux tonnes de pastèques ont été produites dans ce projet qui a employé de centaines d’habitants, dont 330 femmes.
Dans la ville de Bunia, manger des fruits est devenu un petit luxe pour de nombreux habitants, à cause de leur coût élevé.
En effet, une pastèque coûte en moyenne 25,000 FC, presque 10 dollars américains, car provenant essentiellement de l’Ouganda voisin. Grâce à ce projet de la MONUSCO, le prix de ce fruit va baisser. En plus du fait qu’il va permettre aux cinq cents habitants producteurs, de générer de petits revenus pour leur survie.
Le conseiller de la Jeunesse du Groupement de Tsere, Jean-Pierre Upar, a ainsi affirmé : « nous sommes très ravis, très contents, nous avons accueilli ce projet avec beaucoup de satisfaction.
La population de Tsere est une population travailleuse, et nous allons profiter, moi-même, en tant qu’agronome, pour pérenniser ce projet, pour que prochainement, même si ces casques bleus revenaient encore, ils puissent trouver leur projet encore viable au niveau du groupement de Tsere. La journée d’aujourd’hui est une journée où nous voulons vous adresser notre sincère satisfaction »
Le vice-gouverneur de province qui a présidé la clôturé de ce projet a remercié la Monusco pour cette action qui favorise la paix, l’autonomisation des jeunes à risque ; et surtout, qui les empêche d’intégrer les groupes armés et se livrer aux violences contre les civils :
« C’est ça qu’on veut dans la province. On veut la paix, on fait l’agriculture, on fait la pèche, on fait tout le travail champêtre, c’est à cause de la paix, c’est ce que nous voulons dans la province. Pour la population, c’est un exemple que tout le monde doit suivre dans la province », a déclaré le général Raus Chaluwe.
D’où son appel aux jeunes qui sont encore dans des groupes armés :
« Je demande encore aux jeunes et à tous ceux qui sont encore dans la brousse, qu’ils reviennent. On a besoin des jeunes, pour faire le travail, avancer notre province. Vous voyez vous-mêmes, avec un hectare, on a plus de 500 pastèques. J’ai demandé au chef de Groupement et chefs de villages, qu’ils nous fassent aussi entrer dans ce projet pour qu’ils augmentent à 2 ou 3 hectares, comme ça, les mamans et d’autres jeunes pourront être occupés ».
La cérémonie de clôture de cette première phase du projet a été marquée par des consultations médicales gratuites au bénéfice de 150 habitants, dont 85 femmes. Avec don de médicaments gratuits.
Juvenal Bulemo