RDC-Rwanda : Kabund salue l'accord de paix mais alerte sur ses limites et plaide pour un dialogue national

Dans la foulée de la signature de l’accord de paix entre la République démocratique du Congo et le Rwanda à Washington sous médiation américaine, Jean Marc Kabund, président de l’Alliance pour le Changement (ACH), a réagi sur son compte X ancien twitter ce dimanche 28 juin, en saluant une avancée diplomatique, tout en mettant en garde contre ses lacunes. Sur ses réseaux sociaux, l’opposant congolais a reconnu que l'accord représentait « un pas dans la bonne direction pour résoudre la crise sécuritaire en RDC », mais a également dénoncé « des incohérences, des insuffisances, des zones d’ombre et des pièges pour la RDC ».
Kabund a rappelé que son parti avait anticipé cette dynamique bien avant la signature. « Nous avons proposé, dans notre plan de sortie de crise, un dialogue sincère entre Kinshasa et Kigali, devant aboutir au retrait des troupes rwandaises du sol congolais », a-t-il souligné. Pour lui, cette première étape ne saurait suffire sans une suite entre Congolais eux-mêmes. « Ce dialogue devrait ensuite ouvrir la voie à des pourparlers entre Congolais, en vue de parachever le processus de paix dans notre pays, notamment par une résolution définitive de la problématique AFC/M23 et des autres groupes armés, y compris les Wazalendo. »
L’ancien président de l’Assemblée nationale a également interpellé le garant international de l’accord signé, l’invitant à une vigilance accrue quant à sa mise en œuvre. Selon Kabund, la réussite du processus repose sur la sincérité des signataires. « Le succès du processus dépendra de la volonté politique des signataires à honorer leurs engagements sans duplicité ni calcul », a-t-il affirmé, insistant sur le principe juridique de pacta sunt servanda.
Enfin, Jean Marc Kabund plaide pour l’ouverture urgente d’un dialogue intercongolais, estimant qu’aucune paix durable ne peut se construire sans cohésion nationale. « Sans tergiverser, le moment d’un dialogue intercongolais que nous appelons de tous nos vœux est arrivé », a-t-il déclaré.
Jean Marc Kabund a mis en garde contre toute illusion d’une paix bâtie uniquement sur des négociations bilatérales : « L’accord entre Kinshasa et Kigali ne pourra réellement contribuer à la résolution durable de la crise que si, et seulement si, la classe politique congolaise accepte de se parler, de bâtir une véritable cohésion nationale et de baliser la voie à des élections crédibles, organisées dans le délai constitutionnel. »
ST