Nord-Kivu : Situation alarmante des retournés et déplacés internes à Rwanguba et Nyiragongo

Une récente évaluation menée par l'ONG Actions pour la Protection Civile et le Développement (APROCIDE) met en lumière une situation préoccupante dans les zones de santé de Rwanguba et Nyiragongo, où les retournés et déplacés internes vivent dans des conditions de grande précarité. Le rapport d’alerte, publié ce 27 février, souligne des défis majeurs liés à l’accès à l’éducation, aux infrastructures sanitaires et à l’eau potable.
Les infrastructures scolaires figurent parmi les plus touchées. L’enquête révèle la destruction totale des toilettes dans plusieurs écoles primaires, notamment Kibumba, Nuru, Kingarame, Mikeno et Nzirimwé. D’autres établissements de la région ont subi d’importants dégâts, compromettant les conditions d’apprentissage des élèves. Ces destructions exposent les enfants à des conditions sanitaires déplorables, augmentant les risques de maladies et perturbant gravement leur parcours scolaire.
L’absence ou le mauvais état des toilettes communautaires et scolaires aggrave la situation sanitaire des populations. Le manque critique d’eau potable à Kibumba pose également un sérieux problème de santé publique, exposant les habitants aux maladies hydriques et aux épidémies. Cette pénurie impacte non seulement les déplacés internes, mais aussi les familles d’accueil, dont la capacité à répondre aux besoins essentiels devient de plus en plus limitée.
Face à cette situation, l’APROCIDE identifie plusieurs dangers majeurs : un risque sanitaire élevé, favorisant la propagation de maladies hydriques comme le choléra ; un impact direct sur l’éducation, avec des enfants contraints d’étudier dans un environnement inadapté ; une atteinte à la dignité humaine, alors que les familles d’accueil et les déplacés vivent dans une précarité grandissante.
Pour atténuer cette crise, l’APROCIDE recommande une action rapide et coordonnée. Elle préconise la restauration des infrastructures sanitaires par la construction et la réhabilitation des toilettes dans les écoles et les communautés avoisinantes, ainsi que la mise en place d’un programme de maintenance des infrastructures. L’accès à l’eau potable doit être renforcé par l’installation de points d’approvisionnement et des actions de sensibilisation à l’hygiène. L’ONG plaide également pour une mobilisation des ressources financières et logistiques en soutien aux déplacés internes et aux familles d’accueil, avec une implication accrue des autorités locales pour garantir une action durable. Enfin, un suivi et une évaluation continue de la situation sont recommandés afin d’adapter les interventions aux besoins évolutifs.
Alors que les crises humanitaires se multiplient au Nord-Kivu, cette nouvelle alerte met en évidence l’urgence d’une réponse immédiate. Les populations affectées attendent un engagement concret des autorités et des partenaires humanitaires pour restaurer leurs conditions de vie et préserver leur dignité.
Gracieux Bazege