Nord-Kivu : Un employé de MSF grièvement blessé lors d’une attaque contre la base de Masisi

Un employé de l’organisation Médecins Sans Frontières (MSF) a été grièvement blessé jeudi 20 février 2024 après que des tirs ont atteint la base de l’ONG à Masisi Centre, dans la province du Nord-Kivu. Un enfant, réfugié avec sa famille dans l’enceinte de MSF, a également été touché.
Dans un communiqué, MSF a fermement condamné cette attaque, dénonçant une grave violation du droit humanitaire. « Ce matin, l’un de nos collègues, en service dans notre base de Masisi, a été touché par une balle lors des tirs visant nos installations. Son état est critique », a déclaré Stephan Goetghebuer, chef des programmes de MSF au Nord-Kivu. Il a également souligné que « ces violences répétées sont inacceptables » et a appelé les parties au conflit à respecter les structures humanitaires et à garantir la sécurité des civils et du personnel médical.
L’attaque de jeudi s’inscrit dans une série d’incidents visant les structures de santé à Masisi. Depuis plusieurs semaines, l’hôpital général de référence de Masisi, soutenu par MSF, ainsi que les installations de l’ONG, ont été la cible de plusieurs tirs.
Le 16 janvier dernier, deux civils avaient été pris pour cible devant l’hôpital, entraînant la mort de l’un d’eux. Le 19 janvier, des tirs avaient déjà frappé l’hôpital et la base MSF, tandis qu’une roquette avait touché le garage de l’organisation, blessant deux employés. Le 28 janvier, une femme avait été tuée lors d’un affrontement entre le bureau MSF et la base de vie de l’ONG. Plus récemment, le 16 février, un employé du ministère de la Santé avait été blessé par une balle perdue ayant traversé l’hôpital.
Face à ces attaques répétées, MSF évalue actuellement les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de son personnel et de ses patients, tout en poursuivant ses activités humanitaires dans un contexte de plus en plus instable.
Une situation sécuritaire préoccupante à Masisi
La localité de Masisi Centre reste le théâtre d’affrontements quotidiens entre les forces alliées VDP/Wazalendo et l’armée congolaise face aux éléments du M23/AFC. L’insécurité persistante pousse des milliers de civils à se réfugier dans l’hôpital général de référence ainsi que dans la base de MSF, mettant sous pression les structures de santé locales.
Des combats violents ont été signalés tout au long de la journée de jeudi 20 février, notamment à Kahongole, à la Paroisse Mater Dei, à Kanii et vers Lushebere. Toutefois, aucun changement de position significatif n’a été observé entre les forces en présence.
MSF, qui soutient l’hôpital général de Masisi depuis 2007, craint que la recrudescence des violences ne compromette la continuité de ses activités humanitaires dans la région. L’organisation humanitaire appelle une fois de plus les belligérants à respecter le droit international humanitaire afin de garantir l’accès aux soins pour les populations affectées par le conflit.
Gracieux Bazege