Plainte après une arrestation contestée : Stanis Bujakera réclame une justice indépendante
<p>Deux jours après sa libération de la prison centrale de Makala, le journaliste indépendant Stanis Bujakera s'est entretenu avec Christophe Boisbouvier, rédacteur en chef du service politique africain de Radio France Internationale (RFI), concernant l'éventualité de porter plainte contre les responsables de son arrestation et de sa condamnation, malgré l'absence de preuves tangibles. Le journaliste […]</p>

Deux jours après sa libération de la prison centrale de Makala, le journaliste indépendant Stanis Bujakera s'est entretenu avec Christophe Boisbouvier, rédacteur en chef du service politique africain de Radio France Internationale (RFI), concernant l'éventualité de porter plainte contre les responsables de son arrestation et de sa condamnation, malgré l'absence de preuves tangibles. Le journaliste n'a hésité de remettre en cause l'indépendance de la justice congolaise, affirmant attendre des garanties d'impartialité.
« Si je reçois l'assurance d'une justice équitable et autonome, j'envisagerai de prendre des mesures. Pour l'instant, cela ne semble pas être le cas », a confié Stanis Bujakera à RFI.
Questionnant la capacité des juges à statuer librement, il a évoqué les pressions exercées sur le système judiciaire congolais :
« Durant mon incarcération à Makala, j'ai discuté avec d'autres détenus et pris conscience de l'ampleur des problèmes affectant notre justice. Malgré la présence de juges qualifiés et bien formés, capables de contribuer positivement à notre pays, ils ne jouissent pas de l'autonomie nécessaire en raison des pressions politiques. Mon cas illustre parfaitement cette absence d'indépendance judiciaire. Les juges m'ont considéré innocent et ne m'ont trouvé coupable d'aucun délit, mais la décision de ma condamnation a été influencée de l'extérieur. Faute de pouvoir agir librement, ils ont procédé à ma condamnation », a expliqué Stanis Bujakera.
Il est important de rappeler que Stanis Bujakera a retrouvé la liberté après avoir passé plus de six mois en détention à la prison centrale de Makala. Le journaliste a été condamné à six mois d’emprisonnement et au versement d'une amende d'environ un million de francs congolais (approximativement 400 dollars), selon le ministère public, pour avoir prétendument créé et diffusé un document de l'agence nationale de renseignements impliquant les services de renseignement militaire dans le décès de Cherubin Okende, ancien ministre des transports et membre de l'opposition du parti Ensemble pour la République de Moïse Katumbi Chapwe, retrouvé sans vie dans sa voiture le 13 juillet 2023. Six infractions lui ont été imputées, dont la création de documents falsifiés, la modification de documents officiels et la diffusion de rumeurs infondées.
Albert Raphaël Ahindo