RDC : Après 30 mois de calvaire, Jean-Marc Kabund retrouve la liberté
La nuit tombe doucement sur Kinshasa ce vendredi 21 février 2025, alors que Jean-Marc Kabund, président de l'Alliance pour le Changement (ACh), franchit enfin les portes de la prison centrale de Makala après 30 mois, soit 2 ans et demi d'incarcération. Un soupir de soulagement s'échappe des lèvres de ses partisans, après une attente de longues années marquées par la détention et la controverse.
Le 13 septembre 2023, la sentence tombe : sept ans de prison pour « outrage au chef de l’État » et « propagation de faux bruits ». À cette époque, ses partisans tentent de manifester pour réclamer sa libération, mais leurs voix sont promptement étouffées par les forces de l'ordre, dispersant la foule avec une rigueur impitoyable.
Fils idéologique du sphinx de Limeté, le feu Étienne Tshisekedi wa Mulumba, Jean-Marc Kabund n'est pas un inconnu pour les corridors du pouvoir. Ancien chef du parti présidentiel (UDPS) et ex-premier vice-président de l'Assemblée nationale, il est reconnu coupable par la Cour de cassation. Les peines s'accumulent : quatre mois pour l'outrage au Chef de l'État et seize mois pour la propagation de faux bruits. « La peine est sévère, 84 mois c'est sévère », déplore son avocat, Maître Kadi Diko.
Le 31 décembre dernier, une lueur d'espoir brille pour Kabund et ses partisans. Le Président Félix Tshisekedi, dans un geste de magnanimité en cette période de festivités de fin d'année, signe une ordonnance accordant une grâce présidentielle. « Humanité » et « pardon », tels sont les mots justifiant cette décision.
Ce brave homme a subi l'opprobre,
Il a enduré l'aversion,
Il a été incarcéré pour son intransigeance et sa quête de vérité,
Il a renoncé aux prébendes du pouvoir, à la corruption et à la spoliation des richesses de l'État.
Celui qui a dénoncé les paradis fiscaux,
N'est pas tombé. Qu'est-ce qu'il n'a pas vécu ou enduré sous le joug de ceux qui étaient ses frères hier, aujourd'hui ses bourreaux. Malgré ces épreuves, un parcours rocailleux, Jean-Marc Kabund A Kabund, surnommé 520 Giga, sort vivant et en forme, d'où sa lutte continue...
Arrêté en août 2022, Kabund passe plus d'une année derrière les murs austères de la prison de Makala. Sa libération, bien que tardive, n'efface pas les stigmates d'un emprisonnement long et douloureux, mais elle apporte un nouvel espoir à ses partisans et soulève de nouvelles questions sur la justice et la politique en RDC.
L'affaire Kabund, marquée par une série de douze accusations, notamment l'outrage envers les institutions du pays et une offense au chef de l'État, est loin d'être terminée. Son parti, l'Alliance pour le Changement (A.ch), le défend toujours, le qualifiant d'« otage » du pouvoir en place et dénonçant une justice partiale.
Alors que Jean-Marc Kabund retrouve enfin sa liberté, ses militants et sympathisants scrutent l'horizon politique de Kinshasa, espérant un avenir où justice et vérité sont au cœur du discours national.
Rémy Mbuyi
