RDC : Face à la crise dans l'Est, le gouvernement mise sur la réduction des dépenses pour financer l'effort de guerre

Pour faire face à l'insécurité dans l'Est de la RDC, le gouvernement a annoncé des mesures de réduction des dépenses et de mobilisation de ressources pour l'effort de guerre lors du Conseil des Ministres du 7 février, présidé par la Première ministre. Le Vice-Premier ministre, Ministre du Budget, Aimé Boji, a présenté les détails de ces mesures, qui font suite à l'appel du Chef de l'État.
Les coupes budgétaires toucheront les frais de fonctionnement, les interventions économiques des institutions politiques et des cabinets ministériels, ainsi que les rémunérations des membres des institutions publiques, mandataires publics et membres des cabinets politiques. Ces réductions porteront sur les émoluments de base et les primes permanentes, hors impôts retenus.
Les dépenses spécifiques suspendues incluent les évacuations sanitaires et les missions de service, excepté celles concourant à la mobilisation des recettes, à la sécurisation du pays ou au front diplomatique de la guerre. Les acquisitions de véhicules seront également suspendues, à l'exception de ceux liés aux opérations sécuritaires, aux ambulances et aux tracteurs.
Le secteur privé est invité à faire des dons ou à constituer des fonds pour soutenir les Forces Armées et les Wazalendo. Les associations sans but lucratif et toute personne de bonne volonté sont également encouragées à participer. Des comptes bancaires dédiés à la solidarité nationale pour l’effort de guerre sont ouverts dans différentes banques commerciales, et des outils numériques, comme la plateforme www.solidariteest.com, faciliteront la collecte des fonds.
Les entreprises du portefeuille ont déjà initié la collecte de fonds par des contributions volontaires. Les sociétés d'économie mixte sont disposées à contribuer avec des avances sur leurs dividendes. Les ministres en charge des secteurs des télécommunications et pétroliers proposeront des mécanismes de contribution à l’effort de guerre.
Des financements innovants sont à l'étude pour soutenir cet effort. Une partie des ressources du Fonds Européen de Développement (FEC) et des ressources de soutien technique (RST) pourrait être affectée aux investissements sociaux ayant un impact direct sur les militaires et leurs ayants droit, dans le cadre du programme avec le FMI.
Les économies dégagées seront principalement affectées à l'amélioration du solde des militaires, des policiers et du secteur de la sécurité dès février. Le Conseil a décidé d’octroyer une prime spéciale à ces services à partir de février.
Des mesures ont été prises pour que ces réductions n'affectent pas les crédits destinés aux investissements publics dans les infrastructures stratégiques, comme les routes, les projets énergétiques, le PDL-145T, les voiries, les contreparties des projets financés par des bailleurs extérieurs et les actions de mobilisation des recettes fiscales.
Ces mesures sont cruciales pour garantir la stabilité financière de l'État et renforcer les capacités des Forces Armées dans un contexte de crise sécuritaire. Elles témoignent de la détermination du gouvernement à assurer la défense nationale tout en maintenant les investissements nécessaires au développement économique du pays.
Rédaction