Consultations politiques : le parti politique Nkita plaide pour un gouvernement d'unité et de paix, loin des sentiers de la guerre

Le ballet des consultations politiques initiées par le pouvoir en place a vu défiler, ce lundi 7 avril 2025, une voix singulière au sein de l'échiquier de l'opposition congolaise : le parti Nkita, mené par son président national, Jerry Lubaya. La délégation de Nkita a été reçue par le Conseiller Spécial du Chef de l'État, Eberande Kolongele, dans un huis clos dont les échos laissent entrevoir une vision bien définie de la transition politique souhaitée.
Au cœur des échanges, la lancinante crise sécuritaire qui étreint l'Est du pays a occupé une place prépondérante. Pour Nkita, la participation à un gouvernement d'union nationale n'est pas une simple option tactique, mais une nécessité impérieuse pour engager une véritable refondation de l'État. Cette refonte, selon le parti, doit s'attaquer aux piliers de la nation : une justice à reconstruire, une armée à réformer, une administration à moderniser et, surtout, une réponse concrète aux besoins élémentaires d'une population trop longtemps privée d'eau potable, d'électricité, d'infrastructures dignes de ce nom et, par-dessus tout, de sécurité.
L'horizon de Nkita ne s'arrête pas aux frontières nationales. Le parti a plaidé avec une force particulière pour le retour des Congolais ayant trouvé refuge à l'étranger. Leur proposition pour y parvenir ? Un dialogue triangulaire inédit, réunissant autour de la table la RDC, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et Kigali. Une initiative audacieuse qui souligne la complexité des enjeux régionaux et la nécessité d'une approche concertée pour une réintégration réussie.
Au-delà des solutions structurelles, Nkita a élevé la voix contre un poison insidieux qui mine la cohésion nationale : les discours de haine. Pour le parti de Jerry Lubaya, une paix durable ne pourra s'enraciner que sur un terreau débarrassé de la stigmatisation et de l'incitation à la violence.
La quintessence du message de Nkita se résume en un slogan clair et sans équivoque : un gouvernement d'unité et de paix, et non un directoire de combat. Une prise de position forte qui contraste avec les tensions palpables dans le pays.
Cependant, cette aspiration à la paix n'est pas synonyme de naïveté. Nkita a insisté sur l'urgence de conjurer la menace terroriste qui pourrait s'étendre jusqu'à la capitale. Le parti a mis en garde contre le spectre d'un État gangréné par la rébellion à tous les niveaux : un gouvernement, une opposition, une armée, voire des institutions religieuses inféodées à des logiques de violence.
Dans un geste de reconnaissance envers les acteurs locaux de la résistance, Nkita, par la voix de son président, a salué le patriotisme des mouvements Wazalendo. Toutefois, cette reconnaissance s'accompagne d'une mise en garde : leur identification formelle est cruciale pour éviter d'éventuels débordements une fois la paix revenue, soulignant la délicate équation entre la légitimité de la résistance et le maintien de l'ordre post-conflit. La vision de Nkita pour l'avenir de la RDC se dessine ainsi comme un équilibre fragile entre unité nationale, quête de paix et vigilance face aux menaces persistantes.
Rémy Mbuyi