Beni : L'ombre s'allège à Kangbayi, une centaine de détenus recouvrent la liberté sous la grâce présidentielle
Un souffle d'espoir a traversé les murs austères de la prison centrale de Beni-Kangbayi ce mardi 8 avril 2025. Dans une démarche visant à désencombrer cet établissement pénitentiairechroniquement surpeuplé – abritant actuellement plus de 1500 âmes, dont 73 femmes purgeant de lourdes peines –, une vague de clémence présidentielle a permis la libération de 105 détenus. Ce geste, intervenant dans un contexte sécuritaire toujours fragile dans la région du Nord-Kivu, a suscité un mélange d'émotion et d'attente.
La liste des bénéficiaires de cette mesure de grâce révèle une diversité de profils : 74 membres des forces de l'ordre, précisément des policiers, 3 femmes ayant purgé leur peine, et 30 civils ayant vu leur sentence allégée par la décision du chef de l'État. C'est le général-major Kakule Somo Eva, figure de proue de l'exécutif provincial du Nord-Kivu, qui a eu la charge délicate de notifier cette libération. Son message aux récipiendaires fut empreint de gravité et de responsabilité, les exhortant à ne pas retomber dans les spirales qui les avaient conduits derrière les barreaux, et à œuvrer désormais pour une réintégration réussie au sein de la société.
Dans les murmures et les embrassades de la liberté retrouvée, des voix se sont élevées pour exprimer une gratitude poignante envers le président Félix Tshisekedi. Parmi elles, celle d'un militaire, dont les mots, chargés d'émotion, ont résonné comme une promesse de loyauté et d'engagement renouvelé au service de la nation. Ce sentiment de reconnaissance palpable traduisait l'impact profond de cette décision sur des vies longtemps suspendues.
La mise en œuvre de cette mesure présidentielle a été supervisée de près par le général-major Kakule Somo Eva, garant de sa bonne exécution au niveau provincial. L'attention s'est ensuite portée sur les militaires libérés, qui ont immédiatement été acheminés vers le centre de Nyaleke. Ce lieu, loin des cellules et des murs d'enceinte, servira de cadre à des séances de récupération et de réadaptation, étape cruciale avant leur réintégration au sein de leurs unités respectives des FARDC.
Cette opération de désengorgement, bien que ponctuelle, met en lumière la problématique persistante de la surpopulation carcérale dans la région de Beni, un défi complexe où se croisent des enjeux de justice, de sécurité et de réinsertion sociale. L'espoir réside désormais dans la capacité de ces anciens détenus à saisir cette seconde chance et à contribuer positivement à une région qui a tant besoin de stabilité et de reconstruction.
Juvenal Bulemo
