États généraux de la justice : Jules Alingete propose des mesures audacieuses pour combattre la corruption
Lors des États généraux de la justice, Jules Alingete, Inspecteur général des finances et chef de service de l’Inspection générale des finances (IGF), a présenté une série de recommandations visant à renforcer la lutte contre la corruption en République Démocratique du Congo (RDC). Cet événement, qui se déroule du 6 au 13 novembre à Kinshasa, a pour thème « Pourquoi la justice congolaise est-elle qualifiée de malade ? Quelle thérapie face à cette maladie ? ».
Dans son intervention, Alingete a souligné l'importance de réformes structurelles pour améliorer l'efficacité de la justice congolaise. Parmi les mesures phares proposées, on note la création d'un Parquet Financier, destiné à traiter spécifiquement les affaires de corruption et de détournement de fonds publics. Cette initiative vise à renforcer la capacité de la justice à poursuivre efficacement les crimes financiers.
Alingete a également insisté sur la nécessité de former les magistrats en matière financière, afin de leur fournir les compétences nécessaires pour traiter les dossiers complexes de criminalité économique. Il a plaidé pour une amélioration des conditions financières des magistrats et un renforcement du régime disciplinaire, afin de garantir leur indépendance et leur intégrité.
Parmi les autres recommandations, Alingete a proposé la révision du régime des immunités accordées aux membres du gouvernement, souvent perçues comme un obstacle à la lutte contre la corruption. Il a également mis en avant l'importance des contrôles préventifs des finances publiques, notamment à travers la mise en place de la patrouille financière, un mécanisme de surveillance destiné à détecter et prévenir les irrégularités avant qu'elles ne se produisent.
Enfin, Alingete a appelé à une adaptation du Code pénal congolais pour inclure les nouvelles formes de criminalité financière et renforcer les sanctions contre les auteurs de ces crimes. Ces propositions s'inscrivent dans une démarche globale visant à assainir la gestion des finances publiques et à restaurer la confiance des citoyens dans le système judiciaire.
Les États généraux de la justice se poursuivent avec l'objectif de diagnostiquer les maux qui affligent la justice congolaise et de proposer des solutions concrètes pour redresser ce secteur crucial de la vie nationale. Les recommandations de Jules Alingete constituent une contribution significative à ce débat, en mettant l'accent sur la nécessité de réformes profondes et audacieuses pour combattre la corruption et renforcer l'État de droit en RDC.
Guyvenant Misenge