Procès Constant Mutamba : l’ex-ministre de la Justice réfute les accusations d’intimidation portées par la DGCMP
L’ancien ministre de la Justice, Constant Mutamba, continue de répondre aux accusations qui pèsent sur lui devant la Cour de cassation. Lors de l’audience de ce mercredi, l’un des moments forts a été l’audition de Marie-Paule Mukadi, directrice générale a.i de la Direction générale du contrôle des marchés publics (DGCMP), entendue comme renseignante.
Selon le ministère public, Marie-Paule Mukadi aurait déclaré, au cours de l’instruction préparatoire, avoir reçu des menaces et intimidations de la part de Constant Mutamba. Ce dernier l’aurait pressée d’autoriser un recours à la procédure de gré à gré dans le cadre du projet de construction d’une prison à Kisangani. Des allégations que l’ancien ministre a fermement niées, appuyé par ses avocats.
Reconnaissant avoir rencontré la directrice de la DGCMP, Mutamba a précisé que cette rencontre avait été initiée par son directeur de cabinet, et qu’elle s’inscrivait dans le cadre d’échanges techniques avec plusieurs services de l’État. Il a nié toute tentative de pression sur la responsable administrative.
Lors de sa déposition, Marie-Paule Mukadi a également soulevé des réserves quant à l’octroi du marché à la société Zion, chargée du projet de la prison. Selon elle, cette entreprise, récemment créée avec seulement un an d’existence ne disposait pas de l’expérience nécessaire dans le domaine de la construction.
Elle a affirmé que l’autorisation délivrée initialement concernait un montant de 39 millions de dollars américains. Toutefois, ce coût aurait été ensuite révisé à la baisse par l’autorité contractante, passant à 29 millions de dollars.
Constant Mutamba est poursuivi pour détournement présumé de 19 millions de dollars dans ce projet de construction de la prison à Kisangani. L’affaire, qui prend une tournure politico-financière sensible, met en lumière les procédures de passation de marchés publics en République démocratique du Congo, et pose la question de la transparence dans la gestion des fonds destinés aux infrastructures pénitentiaires.
Le procès se poursuit, avec d’autres auditions prévues dans les prochains jours.
Gracieux Bazege
