Procès Constant Mutamba : La défense fragilisée par un "compte courant" ?

Le procès de l'ancien ministre de la Justice, Constant Mutamba, pour détournement présumé de fonds publics, prend une tournure de plus en plus incertaine pour l'accusé. Alors que le parquet a requis dix ans de travaux forcés, la défense de l'ancien ministre semble vaciller, notamment après un témoignage crucial remettant en question la nature d'un compte bancaire au cœur de l'affaire.
Au début des audiences, Constant Mutamba affichait une assurance sans faille, se présentant comme la victime d'un complot politique. Son discours était offensif, et il clamait son innocence, affirmant que les 19 millions de dollars en jeu, destinés à la construction d'une prison, n'avaient jamais été utilisés et se trouvaient en sécurité sur un compte bancaire.
Cependant, la situation a basculé après la réquisition du ministère public, demandant une lourde peine. Pris d'une vive émotion, l'ex-ministre a pris la parole, les larmes aux yeux, un changement de ton qui n'a pas échappé aux observateurs.
L'analyste politique Alain Bolodjwa, dans une déclaration relayée sur une chaîne YouTube ce 17 août, s'est montré catégorique quant à l'issue de l'affaire : « Mutamba ira en prison. Il a menti au juge en affirmant que le compte de Zion Construction était un compte séquestre, alors qu’il s’agissait d’un simple compte courant. »
Pour Bolodjwa, cette révélation fragilise irrémédiablement la défense de l'ancien ministre, qui repose en grande partie sur l'idée que les fonds étaient en sécurité et n'avaient pas été détournés. La requalification du compte en "courant" plutôt que "séquestre" pourrait impliquer que l'argent était à la libre disposition de ses détenteurs, renforçant ainsi la thèse du parquet.
Guyvanant Misenge