Joseph Kabila brise le silence sur la crise sécuritaire à l'Est de la RDC

Après plusieurs années de silence, l'ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, sort de sa réserve pour commenter la crise sécuritaire qui secoue l'Est du pays. Dans une tribune relayée par sa cellule de communication, il s'oppose fermement à l'intervention militaire sud-africaine en RDC et met en garde contre les conséquences d'une mauvaise gouvernance.
Dans son message, Joseph Kabila critique l’implication de l'Afrique du Sud aux côtés du régime en place à Kinshasa. "Le monde observe attentivement si l'Afrique du Sud, connue pour son humanisme et ses valeurs, continuera d'envoyer des troupes en RDC pour soutenir un régime tyrannique et combattre les aspirations du peuple congolais", déclare-t-il.
L’ancien chef de l’État, qui a dirigé la RDC de 2001 à 2019, estime que la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) devrait mieux comprendre la situation en tenant compte des revendications du peuple congolais face à son gouvernement.
Joseph Kabila met en garde contre le maintien de ce qu’il qualifie de "mauvaise gouvernance actuelle", soulignant que cela pourrait entraîner de nouveaux cycles de troubles politiques, d’insécurité et de conflits armés.
"Cette crise appelle une solution globale et pas seulement l'envoi de troupes et d'équipements militaires. Cela reviendrait à gaspiller des ressources précieuses pour soutenir une dictature, au lieu d'aider la RDC à progresser vers la démocratie, la paix et la stabilité", affirme-t-il.
Un retour progressif sur la scène politique ?
Cette prise de parole intervient après l’annonce, par sa conseillère en communication, du début de son expression publique sur la situation du pays. Ce retour dans l’arène politique suscite de nombreuses réactions, alors que la RDC fait face à une crise sécuritaire persistante, notamment avec la rébellion du M23 qui sévit dans l’Est du pays.
L’initiative de Joseph Kabila marque-t-elle le début d’un positionnement plus actif dans le débat politique national ? Son message, qui s’attaque directement à la gouvernance actuelle et aux choix stratégiques du régime en place, laisse entrevoir une volonté de peser à nouveau dans les décisions politiques du pays.
Affaire à suivre…
Rédaction