Kasaï : Les enseignants s'indignent du retard de paiement, du déficit et des billets déchiquetés à Luebo

<p>Les enseignants du territoire de Luebo, répartis en trois sous-divisions de l'enseignement primaire, secondaire et technique dans la province éducationnelle de Kasaï 1 et 2, expriment leur indignation face à la situation. Ils se sentent une fois de plus relégués au dernier rang par la Société de Micro Finance Institution Financière pour les Œuvres de [&hellip;]</p>

25 Avril 2024 - 16:03
25 Avril 2024 - 16:03
 0
Kasaï : Les enseignants s'indignent du retard de paiement, du déficit et des billets déchiquetés à Luebo

Les enseignants du territoire de Luebo, répartis en trois sous-divisions de l'enseignement primaire, secondaire et technique dans la province éducationnelle de Kasaï 1 et 2, expriment leur indignation face à la situation. Ils se sentent une fois de plus relégués au dernier rang par la Société de Micro Finance Institution Financière pour les Œuvres de Développement (SMF IFOD SA) et la Caritas Diocésaine de Luebo, considérées comme des opérateurs ne respectant pas les accords signés.

Le mois de mars 2024 a été marqué par un retard de 50 jours dans le paiement des salaires, ce qui a profondément indigné les enseignants. Sous le sceau de l'anonymat, l'un d'entre eux explique que l'ONG Caritas retarde intentionnellement les paiements pour d'abord collecter des billets de mauvaise qualité, qu'elle distribue ensuite aux enseignants. Selon lui, il s'agit d'un acte de sabotage, et il en appelle au Gouvernement congolais pour intervenir.

Un enseignant, en vérifiant son salaire en main, a constaté un déficit de 10 000 FC et des billets déchiquetés, non réparables et inacceptables sur le marché, d'une valeur de 40 000 FC. Cette situation le met dans l’embarras. Pour un salaire initial de 247 000 FC, l'enseignant perd 50 000 FC. Il se demande à qui il doit réclamer cette somme manquante.

Selon Félicien Lobo Muamba Belanganayi, Président Provincial de la FENECO UNTC Kasaï, une structure syndicale des enseignants, la Caritas effectue également des retenues sur les salaires pour couvrir les frais de transport de fonds. À chaque paiement, la Caritas déduit 2 000 FC du salaire de chacun des quelque deux mille enseignants des écoles de Luebo. Félicien Lobo lance un appel urgent aux autorités compétentes pour que la Caritas restitue cette somme qu'il qualifie de ponction.

Les professionnels de l'enseignement du territoire de Luebo dénoncent ainsi les retenues illégales opérées sur leurs salaires par la Caritas Luebo. Ils exigent la restitution de toutes les sommes perçues, considérant qu'il n'y a pas eu de convention préalable à ces déductions. Cette situation remet en question l'accord conclu entre le Gouvernement congolais et la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) concernant le paiement des enseignants. Selon cet accord, le Gouvernement s'engageait à verser 5 % des frais de déploiement à la CENCO sur le total de l'enveloppe globale et à prendre en charge les frais de transfert. En contrepartie, la CENCO devait payer les salaires par l'intermédiaire de l'IFOD/Caritas dans un délai de 7 jours après réception des fonds. Les enseignants de Luebo estiment que cet accord n'a pas été respecté.

Jean Paul KANKU NGINDU, Tshikapa