L'Écho du passé : Les Grands Lacs et l'héritage des conflits (Tribune du professeur Voto)

<p>Trente ans après le génocide rwandais, le Rwanda se souvient, tandis que le Congo compte les années de conflits et d'insécurité qui perdurent depuis l'ascension de Paul Kagame. La région des Grands Lacs est le théâtre d'une réalité troublante, orchestrée depuis Washington par l'administration Clinton, qui rappelle étrangement l'époque où Bismarck redessinait les frontières de [&hellip;]</p>

15 Avril 2024 - 22:01
15 Avril 2024 - 22:01
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L'Écho du passé : Les Grands Lacs et l'héritage des conflits (Tribune du professeur Voto)

Trente ans après le génocide rwandais, le Rwanda se souvient, tandis que le Congo compte les années de conflits et d'insécurité qui perdurent depuis l'ascension de Paul Kagame. La région des Grands Lacs est le théâtre d'une réalité troublante, orchestrée depuis Washington par l'administration Clinton, qui rappelle étrangement l'époque où Bismarck redessinait les frontières de l'Afrique. Comme le dit le proverbe, l'histoire a tendance à se répéter.

La tribune du professeur Voto établit un parallèle entre les événements historiques et la situation actuelle dans la région des Grands Lacs en Afrique. Voici un résumé de ses points principaux :

Commémoration et conflit : Alors que le Rwanda commémore les 30 ans du génocide, la région des Grands Lacs est plongée dans l'insécurité et les guerres depuis l'arrivée au pouvoir de Paul Kagame.

Comparaison historique : La situation actuelle est comparée à la partition de l'Afrique par les puissances coloniales, en particulier à l'époque de Bismarck.

Museveni, le « Bismarck africain » : L'administration Clinton aurait soutenu l'Ouganda dans les années 90 pour influencer la région. Museveni aurait été choisi pour piloter les changements, à l'instar du rôle de Bismarck dans le partage de l'Afrique.

Changement des enjeux : Après la Perestroïka, les enjeux mondiaux sont passés de politiques à économiques, avec les États-Unis cherchant à maximiser les profits à travers des entreprises internationales.

Kagame, le « nouveau Léopold II » : La tribune compare Kagame à Léopold II, qui a bénéficié de la Conférence de Berlin pour exploiter le Congo. Kagame est accusé d'être l'auteur d'un second génocide au Congo, avec le soutien des États-Unis, pour exploiter les ressources du pays.

Conséquences et silence international :
La tribune dénonce un silence international face aux crimes de guerre et aux souffrances des Congolais, perçus comme moins importants que les intérêts économiques des grandes puissances.

Il est important de noter que ces affirmations sont des interprétations de l'auteur de la tribune et peuvent être sujettes à débat. Les comparaisons historiques sont utilisées pour souligner les dynamiques de pouvoir et les conséquences sur les populations locales.

Ci-dessous l'intégralité de la tribune du professeur Voto :

« Comme Kagame, Léopold II n'était qu'un sous-traitant des Américains. C'est grâce aux Américains que la voix du roi des Belges a pesé à la conférence de Berlin.

Comme Léopold II, Kagame, fort de l'appui des Américains, va se comporter en monarque. Il est l'auteur du deuxième génocide au Congo. Avec le même modus operandi: du sang pour arriver aux bénéfices économiques.

Leopold II a coupé des mains des Congolais. à l'époque dans l'exploitation du caoutchouc qui était le produit stratégique de l'époque, causant 10 millions des morts. De même Paul Kagame à déjà fait tuer plus de 10 millions des Congolais pour arriver à exploiter les richesses stratégiques du sous-sol Congolais. Comme Léopold II, Paul Kagame à bâti sa renommée sur le sang des Congolais.

Face à cette tragédie, la communauté internationale et la presse internationale ont décrété un omerta organisé parce que les grandes puissances, dans une logique économique, estiment que la vie des Congolais vaut moins que leurs richesses.

Des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité et des crimes de génocide commis au Congo n'épouvante personne.

Les femmes sont violées, celles qui sont enceinte sont éventrées, les hommes sont enterrés vivants, les chefs des villages sont dénudés devant leurs populations pour destructurer la communauté, mais la communauté internationale dit: circulez, il n'y a rien à voir.

LE RWANDA, LA BELGIQUE DES GRANDS LACS

Bill Clinton a choisi le pays de Kagame pour jouer le rôle de sous traitant dans l'exploitation du Congo comme l'était hier la Belgique.

Petit pays enclavé dans la région des Grands Lacs, le Rwanda ressemble étrangement à la Belgique par sa petite superficie et par sa population et par la faiblesse de ses ressources.

Comme la Belgique, avec deux communautés wallonne et flamande qui se rivalisent, les Tutsi et les Hutu sont en conflits permanents et s'entredéchirent.

Comme la Belgique pouvait hier fournir aux États-Unis d'Amérique de l'uranium du Congo pour mettre fin à la Deuxième Guerre Mondiale, le Rwanda exploite illégalement les minerais stratégiques du Congo pour le bénéfice de l'industrie américaine: coltan, lithium, cassitérite, cobalt, niobium, etc.

De la même manière que la Belgique s'est construite avec les richesses du Congo, le Rwanda est présenté aujourd'hui comme un modèle de développement en Afrique, alors que tout le monde sait que ce progrès économique est dû au pillage des richesses du Congo sur le sang et que le Rwanda ne possède pas ces minerais dans son sous-sol.

LA BALKANISATION A ÉCHOUÉ

Malgré le nombre des morts et des déplacés, malgré le degré d'atrocité infligée aux populations congolaises pendant toutes ces années, il y'a une résilience incroyable qui étonne.

Les laboratoires occidentaux à la base de ce plan d'exploitation illégale des ressources naturelles de la Rdc par la barbarie et la balkanisation du Congo en armant le Rwanda, ne s'imaginent pas, trente ans après, que le Congo garde toujours ses frontières de 1885.

La violence des atrocités pour semer la peur et la désolation dans le cœur des Congolais afin qu'ils abandonnent l'Est du pays au Rwanda ont paradoxalement produit un effet contraire. Plus les années passent, plus les Congolais deviennent solidaires et conscients de l'injustice internationale et du danger que court leur pays. Plus ils sont plus que jamais déterminés à défendre leur pays.

Même si le Rwanda a comme sempiternelle stratégie le recrutement des Congolais pour leur faire jouer la sale besogne, depuis Laurent Désiré Kabila qui a offert l'armée congolaise aux rwandais jusqu'à Corneille Nangaa qui promet de donner les deux rives du fleuve Congo à Kagame, les Congolais savent qu'ils ne sont que des marionnettes et que l'Afdl, le Rcd, le Cndp, le M23, l'Afc sont des projets conçus depuis Kigali et qui visent l'appropriation par le Rwanda de l'Est du Congo.

Pour les Congolais de l'Est comme de l'Ouest, ce projet ne va se concrétiser que lorsque le Rwanda aura exterminé les derniers des Congolais. Déterminés, ils se battront toujours, avec ou sans embargo de la communauté internationale, pour assurer l'intégrité territoriale de leur pays.

Guyvenant Misenge