Nord-Kivu : Une commission mixte pour désengorger la prison centrale de Munzenze
En mission d’évaluation de l’état de siège au Nord-Kivu, Constant Mutamba, ministre d’État chargé de la Justice et garde des Sceaux, a visité, le 23 novembre 2024, la prison centrale de Munzenze à Goma. Face à la surpopulation carcérale et aux appels des organisations de défense des droits de l’homme, il a annoncé des mesures concrètes pour désengorger cette maison pénitentiaire.
Le ministre de la Justice a révélé la création d’une commission mixte composée de l’auditorat militaire, du parquet, de l’Agence nationale de renseignement (ANR) et de la DEMIAP.
Cette structure aura pour mission d’examiner minutieusement les dossiers physiques des détenus. « Nous allons bientôt désengorger la prison centrale de Munzenze, il n’y a plus d’espace. Une commission mixte [...] vient d’être créée pour vérifier tous les dossiers physiques des prisonniers qui peuvent être libérés », a déclaré Constant Mutamba à l’issue de sa visite.
Les prisonniers jugés éligibles à une libération seront relâchés, tandis que d’autres, nécessitant une prise en charge spécifique, seront transférés.
Depuis plusieurs années, des organisations de défense des droits humains alertent sur les conditions précaires dans lesquelles vivent les détenus de Munzenze. La surpopulation, couplée au manque d’hygiène et de soins, favorise la propagation des maladies et met en péril la dignité humaine. Ces groupes ont maintes fois exhorté le gouvernement congolais à désengorger la prison pour améliorer les conditions de vie des prisonniers et respecter les droits fondamentaux.
Avec plus de détenus que sa capacité ne le permet, la prison de Munzenze illustre l’ampleur du problème de la surpopulation carcérale en République démocratique du Congo. La mise en place de cette commission mixte constitue une avancée significative dans la gestion des établissements pénitentiaires, même si les attentes demeurent élevées quant à l’exécution rapide et efficace de cette initiative.
Le désengorgement de la prison centrale de Munzenze est une étape nécessaire pour répondre aux défis structurels du système pénal congolais, tout en respectant les droits humains. Les résultats de cette initiative sont donc suivis de près par la société civile et les observateurs internationaux.
Gracieux Bazege depuis Goma