RDC : Kinshasa dénonce la violation du cessez-le-feu par le Rwanda et le M23

Moins de 24 heures après la tenue du Sommet conjoint des Chefs d’État et de Gouvernement de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC), le 8 février à Dar es Salaam, en Tanzanie, la République Démocratique du Congo (RDC) accuse le Rwanda et les rebelles du M23 d’avoir violé le cessez-le-feu convenu lors de cette rencontre régionale.
Selon un communiqué officiel du gouvernement congolais, les forces armées rwandaises et leurs supplétifs du M23 ont mené plusieurs attaques contre des positions des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). Le 9 février, la localité de Ndoluma, en territoire de Lubero (Nord-Kivu), a été bombardée, faisant 14 morts, dont des civils, et plusieurs blessés. Deux jours plus tard, le 11 février, de nouvelles offensives ont ciblé les localités de Kanyambi, Ndolama et Tshulo, toujours dans le territoire de Lubero.
Dans le Sud-Kivu, les affrontements se sont intensifiés le 11 février, notamment dans le territoire de Kalehe. Les localités d’Ihusi et de Munanira ont été attaquées par les forces rwandaises et le M23, mais les FARDC affirment avoir repoussé l’ennemi, malgré des renforts adverses continus.
Face à cette escalade, le gouvernement congolais exige une réaction ferme des instances régionales et internationales. Il recommande la convocation urgente de la réunion des Chefs d’État-Major Général (EMG), décidée lors du sommet conjoint, afin de mettre en place un mécanisme de suivi et de vérification du cessez-le-feu. Il demande également une condamnation unanime de cette violation par la SADC et l’EAC, assortie de sanctions contre les auteurs, ainsi que l’organisation d’une réunion d’urgence des instances des deux organisations pour évaluer la situation et en tirer les conséquences.
Tout en réaffirmant son attachement aux résolutions du Sommet conjoint, le gouvernement congolais assure qu’il prendra toutes les mesures nécessaires pour protéger l’intégrité territoriale du pays. Il exhorte la population à soutenir les FARDC et le Président Félix Tshisekedi, Commandant suprême des forces armées, dans cette épreuve sécuritaire.
Ces nouvelles violences viennent raviver les tensions entre Kinshasa et Kigali, alors que la RDC continue de dénoncer l’ingérence rwandaise à travers le M23, un conflit qui menace la stabilité de toute la région des Grands Lacs.
Rédaction