Retour de la paix dans l'Est de la RDC : Malgré l'échec de Luanda, la partie congolaise maintient la pression diplomatique

La rencontre prévue le dimanche 15 décembre entre les présidents de la RDC et du Rwanda, sous la méditation angolaise n'a pas eu lieu. Seule la partie congolaise a répondu à l'invitation angolaise. L'absence de Président Rwanda a suscité plusieurs questions au sein de la population congolaise.

Pour fixer l'opinion, le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, porte -parole du gouvernement, et la ministre d'État, ministre des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba ont co-animé le Briefing presse spécial en vue d'éclairer les congolais. 

D'après ces deux membres du gouvernement congolais, le président rwandais a montré à la face du monde sa volonté de maintenir la partie Est de la RDC dans l'insécurité totale. Il est fort de constater que Paul Kagame a craché sur le processus de Luanda devant aboutir à un accord de paix tant entendue dans la région. 

Avant d'en arriver, la Générale de front diplomatique, Thérèse Kayikwamba a retracé comment Kigali manoeuvre pour faire retarder les choses. 

La posture moins crédible du Rwanda   

«Nous notons avec déception que la République démocratique du Congo a déployé ses experts, le 03 et le 05 novembre, la République d’Angola a déployé ses experts le 5 novembre, mais que nous attendions jusqu'à présent les experts du Rwanda...», a révélé la ministre Thérèse Kayikwamba.

La Cheffe de la diplomatie congolaise dit avoir soulevé la question sur l'arrivée des experts du Rwanda, au Conseil de Sécurité, à Goma. 

A cette question, Thérèse Kayikwamba affirme avoir reçu de l’ambassadeur du Rwanda, la réponse selon laquelle les experts étaient en route. 

« Je ne sais pas s’ils se sont perdu. Selon la réponse du représentant permanent Rwanda aux Nations unies, les experts du Rwanda qui ont été nommés pour participer au mécanisme des vérification adhoc sont en route vers Goma», a restitué la ministre d'État.

Espoir après échec du processus 

A en croire Thérèse Kayikwamba, la RDC reste concentrée sur ce processus de Luanda. Pour lui, ceci va rendre le Rwanda redevable qu'il le veulle ou pas.

«Nous allons continuer la pression... Et Nous sommes reconnaissants, du fait que nous avons un facilitateur qui reste déterminé à trouver une solution durable à ce conflit. C'est aussi une manière très importante pour nous de confronter tous nos amis, tous nos alliés de la Communauté internationale qui nous encouragent à privilégier la voix diplomatique... Mais en même temps, il faut un environnement propice, un environnement diplomatique propice qui rendent ce genre d'efforts diplomatiques possible, viable. Cela nous responsabilisons, ceux qui assistent sur la voix diplomatique. Maintenant que nous avons trouvé et que pour nous, chaque fois que nous allons à Luanda, notre détermination, notre sérieux et que nous faisons face, chaque fois, à une partie rwandaise qui aime faire perdre le temps, qui se perd dans le discours politique, qui n'honore même pas les invitations d'un chef d'Etat», a-t-elle promis. 

Thérèse Kayikwamba a indiqué que le déplacement du Président congolais pour Luanda met à l'épreuve la Communauté internationale, ses amis, ses alliés qui insistent sur l'approche diplomatique.

«Maintenant c'est le temps que ces voix là se lèvent et qu'elles tirent les conséquences des actions et des postures des uns et des autres. La République démocratique du Congo, le président de la République était déjà à Luanda. Et il était à Luanda, parce qu'il voulait signer un accord. Parce qu'il voulait la paix, où était son homologue rwandais ?», s'est elle interrogé. 

Pour maintenir la pression sur le Rwanda, Thérèse Kayikwamba a affirmé que le gouvernement va  à travers ce genre de prises de position, des communications, ses interactions avec le corps diplomatique. A cet effet, la Ministre des Affaires étrangères a annoncé la tenue d'une rencontre entre son ministère et le corps diplomatiques accrédités en République démocratique du Congo pour avoir un échange sur le déroulé du processus de Luanda et ces derniers épisodes.

« Nous le faisons aussi au Conseil de Sécurité où nous confrontons le Rwanda... Mais nous confrontons aussi le Conseil de Sécurité, à ses responsabilités, tous devant leurs responsabilités. Le Conseil de Sécurité a pour responsabilités et rôle d'être le garant de la paix et de la sécurité internationale. Quand il y a un pays membre, des Nations unies, qui se permet de violer l'intégralité territoriale d'un autre pays membre, il faut qu'il ait des sanctions. Nous n'allons pas nous lasser de rappeler, aux membres permanents et non permanents du Conseil de sécurité qu'ils ne sont pas en train de faire leur travail correctement...», a-t-elle déclarée. 

Signalons que le refus du président rwandais de se rendre en Angola n'a pas surpris les autorités congolaises. Elles ont été informées de la posture de Paul Kagame. 

Guy Mafuta