RDC-Rwanda : Un accord de paix imminent à Washington, l'opposition congolaise crie au "marché de dupes"

Washington s'apprête à être le théâtre d'un événement diplomatique majeur le 27 juin : la signature officielle d'un accord de paix entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda. Annoncée par le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, cette cérémonie est censée mettre fin à des mois de tensions aiguës entre Kinshasa et Kigali.
L'annonce faite ce vendredi 20 juin par Olivier Nduhungirehe via son compte X (anciennement Twitter) confirme une avancée significative. Le document, paraphé le 18 juin par des experts des deux pays, n'était pas, selon le diplomate rwandais, un simple accord préliminaire. "Il ne s'agit pas d’un deuxième accord. Le 27 juin, les ministres signeront le seul et unique accord de paix entre la RDC et le Rwanda", a-t-il précisé, clarifiant ainsi la nature de l'étape technique précédemment franchie.
Cet accord, fruit d'une médiation conjointe des États-Unis et du Qatar, ne requiert pas de nouvelle signature par les chefs d'État. Cependant, une rencontre ultérieure entre les présidents des deux nations est prévue à Washington, à une date encore indéterminée. Ce sommet ne visera pas à entériner l'accord, mais plutôt à "faire avancer les perspectives de paix, de sécurité et de développement économique dans la région des Grands Lacs", a souligné le chef de la diplomatie rwandaise.
L'opposition congolaise sceptique et inquiète
Malgré ces avancées diplomatiques, le climat politique reste tendu à Kinshasa. L'opposition congolaise exprime de vives inquiétudes quant au contenu de l'accord. Certains leaders dénoncent un "marché de dupes" qui, selon eux, favoriserait des intérêts économiques étrangers, notamment américains, au détriment de la souveraineté et des ressources naturelles de la RDC, en particulier les minerais stratégiques.
Ces critiques s'inscrivent dans un contexte de méfiance historique entre les deux États, souvent marqué par des accusations mutuelles de soutien aux groupes armés actifs dans l'Est congolais. Néanmoins, la communauté internationale voit dans cette initiative un espoir de décrispation durable dans une région meurtrie par des décennies de conflits.
À quelques jours de la signature, tous les regards sont tournés vers Washington. La question demeure : cet accord, présenté comme historique, parviendra-t-il réellement à amorcer une réconciliation durable entre Kinshasa et Kigali, ou s'ajoutera-t-il à la longue liste des tentatives de paix restées lettre morte ?
ST