Renforcement de la sécurité nationale : Le retrait de la MONUSCO au Congo sous les projecteurs

<p>Dans une interview accordée le 11 février de cette année au confrère Antoine Roger Bolamba de VOA depuis les États-Unis, le ministre de la communication et des médias et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a réagi au retrait progressif de la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RD Congo ( MONUSCO). [&hellip;]</p>

15 Février 2024 - 12:55
27 Février 2024 - 15:38
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Renforcement de la sécurité nationale : Le retrait de la MONUSCO au Congo sous les projecteurs

Dans une interview accordée le 11 février de cette année au confrère Antoine Roger Bolamba de VOA depuis les États-Unis, le ministre de la communication et des médias et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a réagi au retrait progressif de la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RD Congo ( MONUSCO). Ce retrait, décrit comme progressif, structuré, organisé et civilisé, a été motivé par le désir de la population de se sentir en sécurité.

« Le départ de la MONUSCO a été voulu par la population qui ne s’est pas senti en sécurité. Il ne faut pas oublier que cette crise de M23 a ramené sur la surface beaucoup d’inquiétudes. Il ne faut pas non plus oublier que la population avait aussi suivi le Secrétaire Général des Nations Unies dire que la MONUSCO n’était pas en mesure de combattre le M23, et donc, nous comme gouvernement, comme nous sommes à l’écoute de notre population, nous ne pouvions que transmettre cette volonté exprimée par notre population de voir la MONUSCO partir.
Et nous avons convenu avec la MONUSCO, je pense qu’il y a une résolution qui a été adoptée récemment, qui fixe le mécanisme du retrait de la MONUSCO que nous avons voulu progressif, organisé, structuré et civilisé. », a déclaré Patrick Muyaya.

Pour Patrick MUYAYA, malgré les progrès selon le gouvernement congolais, le retrait de la MONUSCO est devenu inévitable, avec un plan de retrait échelonné de Bukavu à Goma, puis à l'Ituri, assorti d'évaluations pour garantir le respect des processus.

« Il y a un plan qui a été prévu, qui commencerait par Bukavu, Goma et pour finir à l’Ituri, avec des évaluations prévues pour être sûr que les processus ont été respectés. Ici, ce que nous souhaitons comme gouvernement, parce qu’il est établi, en tout cas, que si avec la MONUSCO nous avons connu de progrès dans le passé, alors qu’il avait 11 provinces touchées par l’insécurité, aujourd’hui, nous n’avons que 3, c’est-à-dire il y a eu de progrès. Donc, aujourd’hui, le départ de la MONUSCO est une conséquence logique de ce que nous avons eu ces derniers jours, mais nous voulons que ce départ se passe de manière structuré, organisé et civilisé », a-t-il renchérit.

Abordant les multiples facettes du dispositif national de défense territoriale, le ministre de la Communication et des Médias, également porte-parole du gouvernement, a retracé le rôle des diverses forces présentes sur le sol congolais. Il a mis en lumière l'échec retentissant de la mission de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) dans l'Est de la RDC, la qualifiant de complice du M23.

« Toutes les forces armées étrangères en RDC viennent en appui des Forces Armées de la République Démocratique du Congo. Pour ce qui concerne la force de l’EAC, c’est clair, qu’ils n’ont pas donné les résultats escomptés. Ils ont fait preuve de certains égards de comportements qui paraissent un peu comme de la complice ou parfois tolérant vis à vis de ceux qui sont considérés terroristes par nous. Et donc, il y avait cette forme de colère publique, souvenez-vous de l’interpellation du président de la république qu’avait faite au général qui commandait la mission, alors il était très logique pour nous de ne pas renouveler le mandat une fois arrivé à son échéance, tout simplement parce qu’il n’y avait pas des résultats tels que nous les souhaitions», a expliqué Patrick Muyaya.

Selon le ministre de la Communication, la stratégie première que le gouvernement a pour régler la situation de l’insécurité, c’est la montée en puissance des FARDC. « Nous disposons d’une loi de programmation militaire, nous disposons des programmes massifs de formations, d’entrainements de nos militaires qui feront à ce qu' au bout d’un moment , nous aurons des militaires prêts à relever les défis de la défense du territoire national, mais parce que la situation de sécurité dans l’Est de la RDC est d’un enjeu majeur pour d’autres pays de la région, c’est pour cela, dans le cadre des différents processus dans lesquels nous nous impliqués que la force de la SADC est arrivée aux cotés de nos forces pour voir dans quelle mesure, on traite cette question de l’insécurité afin d’amener la paix dans cette partie», a ajouté Patrick Muyaya.

La population congolaise perçoit la MONUSCO comme un problème de sécurité plutôt qu'une solution, malgré les décennies de mission de maintien de la paix. Le gouvernement, sous le leadership du président Félix Tshisekedi, affirme sa détermination à assurer la sécurité nationale et à instaurer la paix sur l'ensemble du territoire, même face aux doutes exprimés par certains membres du Conseil de sécurité, dont les États-Unis, sur la capacité des Forces congolaises à prendre le relais des casques bleus.

Guyvenant MISENGE