Tshikapa : L’impôt sur les engins roulants déclenche une flambée des tarifs de transport

Depuis lundi dernier, la Direction Générale des Recettes du Kasaï (DGRKAS) a intensifié ses efforts de recouvrement forcé de l’impôt sur les engins roulants dans la province. Cette opération s’accompagne d’un contrôle rigoureux des plaques d’immatriculation, marquant un tournant dans la gestion fiscale locale.
Cependant, cette mesure a rapidement eu des répercussions sur le secteur du transport en commun. En effet, les tarifs ont connu une hausse spectaculaire. Par exemple, une distance qui coûtait auparavant 1 000 FC est désormais facturée à 2 500 FC, sans possibilité de négociation. Cette augmentation soudaine a suscité des réactions mitigées parmi les acteurs du secteur.
Ainsi, les motocyclistes et chauffeurs, directement impactés, expriment leur mécontentement. « Nous sommes inquiets de voir ce que le gouverneur Mukendi fait. Ce même impôt a été payé juste à la fin de l'année 2024, et trois mois après, il revient encore, ce qui n'a jamais été le cas ici au Kasaï. C'est pourquoi nous sommes obligés d'augmenter aussi le prix du transport », explique un conducteur à Tshikapa. Ces propos traduisent une frustration croissante face à une situation perçue comme injuste.
Par ailleurs, cette hausse des prix du transport pèse lourdement sur les usagers, en particulier les habitants de Tshikapa. Ces derniers, déjà confrontés à des difficultés économiques, appellent les autorités à revoir les modalités de perception de cet impôt. Ils craignent que cette situation ne débouche sur une crise sociale, exacerbant les tensions dans la région.
La collecte des impôts sur les engins roulants, bien qu’essentielle pour les recettes provinciales, soulève des questions sur son impact socio-économique. Les autorités sont désormais confrontées à un défi majeur : trouver un équilibre entre la nécessité de renforcer les finances publiques et celle de préserver le pouvoir d’achat des citoyens.
Jean Paul KANKU