Christophe Bitasimwa nommé à la tête de l’IGF : Tshisekedi imprime un nouveau souffle au contrôle financier

Un changement de cap stratégique s’opère à l’Inspection Générale des Finances (IGF) en République démocratique du Congo. Dans une série d’ordonnances lues ce mercredi 7 mai 2025 à la RTNC, le président Félix Tshisekedi a désigné Christophe Bitasimwa Bahii comme nouvel Inspecteur Général des Finances – Chef de service, en remplacement de Jules Alingete Key, figure centrale de la traque contre les détournements au sein de l’administration publique.
« Il s’agit d’une nouvelle dynamique pour renforcer les mécanismes de contrôle et de transparence dans la gestion des finances publiques », a déclaré Tina Salama, porte-parole du chef de l’État. Cette décision intervient dans un contexte où l’IGF est appelée à jouer un rôle encore plus décisif dans le redressement budgétaire du pays.
En parallèle, Emmanuel Tshibingu Nsenga a été nommé Inspecteur Général Adjoint des Finances. Ce tandem, fraîchement installé, aura pour mission de consolider les acquis, tout en insufflant une nouvelle rigueur institutionnelle. « Le président a voulu combler un vide stratégique et repositionner l’IGF au cœur des réformes », précise une source proche de la présidence.
Le départ de Jules Alingete marque la fin d’une ère fortement médiatisée. Connu pour ses enquêtes retentissantes et son verbe tranchant, l’ex-chef de l’IGF aura incarné une posture offensive contre la corruption. Mais selon plusieurs observateurs, le temps était venu de tourner la page. « Il fallait réorienter l’action de l’IGF vers des approches plus techniques et moins spectaculaires », analyse un expert en gouvernance.
Le choix de Christophe Bitasimwa, réputé pour sa discrétion et sa rigueur professionnelle, traduit une volonté d’instaurer un climat de confiance et d’efficacité. « Le nouveau leadership devra convaincre par les résultats, dans un pays où chaque franc public doit désormais être justifié », souligne un cadre du ministère des Finances.
Avec cette réorganisation, la présidence envoie un message clair : le chantier de la transparence budgétaire reste une priorité. Reste à voir si la nouvelle équipe saura s’imposer dans un environnement encore miné par les résistances internes et les intérêts croisés.
Siméon Tuendele