Grève sèche des professeurs de l'ESU en RDC : Emmanuel Luyatu qualifie cette action de "sans objet et inopportune"
Ce lundi matin, un silence inhabituel règne dans les amphithéâtres et les salles de classe des instituts supérieurs et universitaires à travers la République Démocratique du Congo. Les professeurs, membres de l'Association des Professeurs des Instituts Supérieurs et Universitaires (APISU), ont lancé une grève sèche, marquant ainsi leur mécontentement face aux promesses non tenues du gouvernement.
Depuis plusieurs mois, les discussions entre le gouvernement et les professeurs étaient marquées par des tensions croissantes. Les accords de Bibwa, signés en 2022, devaient apporter des améliorations significatives aux conditions de travail des enseignants. Cependant, leur mise en œuvre a été semée d'embûches, nécessitant une nouvelle série de négociations en 2024, connue sous le nom de "Bibwa 2".
Emmanuel Luyatu Manzodi, chargé de communication au ministère de l'Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU), a rapidement réagi à l'annonce de la grève. Pour lui, cette action est “sans objet et inopportune”. Il affirme que le gouvernement a respecté presque tous les engagements pris lors des accords de Bibwa pour l'année 2024.
Selon le chargé de communication, la première phase des accords de Bibwa 2 a été entièrement réalisée. Les professeurs ont reçu leurs paiements complémentaires pour les mois d'octobre et novembre, et une commission de suivi a été mise en place. «Les professeurs émérites ont déjà reçu l'ajout de cette paie complémentaire promise», a-t-il souligné, ajoutant que les autres personnels recevront leurs paiements en janvier 2025.
Malgré ces avancées, certaines revendications restent en suspens. La fourniture de véhicules pour les professeurs, l'intégration de nouveaux enseignants et la correction des grades sont prévues pour 2025. Monsieur Luyatu assure que ces mesures seront suivies de près par le comité déjà en place.
Alors que l'année académique 2024-2025 se poursuit, lancée le 28 octobre 2024 par la ministre de l'ESU, la professeure Marie Thérèse Sombo, l'avenir reste incertain. La grève des professeurs met en lumière les tensions persistantes entre le gouvernement et le corps enseignant. Les étudiants, quant à eux, attendent avec impatience une résolution rapide de ce conflit pour pouvoir reprendre leurs études dans des conditions sereines.
La situation actuelle est un rappel poignant des défis auxquels sont confrontés les enseignants en RDC. Alors que le gouvernement affirme avoir honoré ses engagements, les professeurs estiment que leurs revendications ne sont pas entièrement satisfaites. La grève sèche en cours est un appel à l'action, un cri du cœur pour des conditions de travail dignes et respectueuses. Seul le temps dira si un terrain d'entente pourra être trouvé pour apaiser les tensions et garantir un avenir meilleur pour l'éducation en RDC.
Christian Mutombo