Indemnisation des victimes des guerres de Kisangani : Les 30 USD exigés à la Mairie font doublement pleurer les vraies victimes

3 Oct 2024 - 16:28
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Indemnisation des victimes des guerres de Kisangani :  Les 30 USD exigés à la Mairie font doublement pleurer les vraies victimes

Les vraies victimes des guerres de 1, 2, et 6 jours à Kisangani dans la province de la TSHOPO continuent à pleurer, malgré les bonnes intentions de Kinshasa. 

Près d'un échantillon d'elles s'est donné rendez-vous ce jeudi 03 octobre à la Place des Martyrs, dans la commune de Makiso. C'est après avoir appris l'arrivée de la délégation du Fonds Spécial de Répartition de l’Indemnisation aux victimes des activités illicites de l’Ouganda (FRIVAO) en provenance de Kinshasa, conduite par le Président du conseil d'administration, Bernard Kalombola.

D'après une victime indirecte, rencontrée sur place, le processus d'indemnisation se déroule mal. «La majorité des vraies victimes n'ont jamais été identifiées. Même les 3 163, certifiées, dont la grande partie des noms sont affichés, ne sont pas les vraies victimes. Ce sont des fantômes. Des gens qui n'ont jamais connu les guerres à Kisangani. Ils sont juste recommandés à partir de Kinshasa pour qu'ils viennent prendre de l'argent ici», a dénoncé cette victime. Cette dernière regrette de n'avoir pas retrouvé son nom sur le premier lot de près de plus 3000 victimes identifiées, qui, devaient être servies. Cet homme dit avoir perdu son père et ses frères dans la guerre de six jours. Il est le seul qui représente sa famille. 

Quelques femmes et hommes, mutilés, en difficulté à marcher, ont été aussi aperçus. Tous, des victimes directes de la guerre de six jours, n'ont cessé de pleurer au nom de la Mairie de Kisangani, qui, leur exige le paiement de 30 dollars pour notarier le certificat de victimes pour être payé à la Rawbank.

«C'est un calvaire. Pour un seul document, on nous fait payer 30 dollars à la Mairie de Kisangani. Il y a du désordre. Ça devient un business. En commençant par les opérateurs de saisie du FRIVAO. Pour être repris sur la liste, il faut corrompre. Pour être payé par la banque, il faut corrompre. C'est difficile. La grande partie de vraies victimes des guerres à Kisangani n'a jamais été satisfaite», se sont-ils plaint. 

Ces victimes ont promis de saisir l'Assemblée provinciale pour être éclairées sur le soubassement de cette affaire de faire payer 30 $ à chaque victime pour notarier son certificat. 

«Jusqu' à présent, les victimes ne sont pas encore soulignées. Comment expliquer que l'Ouganda a déjà payé des millions de USD en trois tranches, mais les victimes n'ont jamais été servies à la hauteur de 1 millions de dollars. Même l'argent qui a été donné à la SNEL pour électrifier la ville, rien n'est fait. La ville est toujours dans le noir. Autre agent pour l'agriculture, sans suite. Comment, nous pouvons être informés dans cet état. Ils nous mettent dans cette situation pour que Kinshasa ne soit pas informé de ce que nous vivons. Il n'y a personne qui peut parler pour la cause de la TSHOPO», s'est-il inquiété.

Les autres ont refusé de s'exprimer par peur des représailles. Certains parmi eux affirment être avoir subi des tortures, des enlèvements le fait juste de revendiquer. « L'un de nous a été tué par tortures, à l'époque où SAMA Lokonde était Premier Ministre. Nous étions partis même protester à Kinshasa. Mais, on nous infligé des violences à la Primarture de l'époque», ont-ils confié. 

L'ensemble de ces victimes ont tenu l'ancienne Ministre de la Justice, Rose Mutombo pour responsable du désordre qu'elles viennent. Elles l'accusent d'avoir détourné les frais d'installation et de fonctionnement du FRIVAO, en complicité avec l'ancien DG Muarabu. Elles ont sollicité l'intervention du Ministre d'État chargé de la Justice, Constant Mutamba et ont reconnu que c'est grâce à lui, le montant d'indemnisation a été ramené à la hausse. Soit de 1.000 à 2000 $.

Il sied de rappeler que la ville de Kisangani a déjà subi trois guerres des armées étrangères. Il s'agit des affrontements entre les troupes rwandaises et ougandaises en août 1999 et le 5 mai 2000. Cependant, les affrontements de juin 2000 furent les plus meurtriers. Ils ont sinistré une grande partie de la ville de Kisangani avec de 7 000 à 10 000 obus tirés. Ils ont causé plus de 1000 morts et 3000 blessés.

D'après les témoignages, ces deux armées étrangères étaient venues principalement contrôler les richesses minières de la région.  Les Armées patriotique rwandaise (APR) et l'Uganda People's Defence Force (UPDF) avaient également détruit un grand nombre de bâtiments (habitations, résidences, hôpitaux, espaces publics, commerces et lieux de culte) dont la centrale hydro-électrique de la Tshopo, l’Institut Lisanga et la cathédrale Notre-Dame 3.

D'autres séquelles et victimes subsistent de la guerre des six jours comme des personnes mutilées, des orphelins et des femmes violées ayant assistées à la mort de leurs maris et aux enlèvement de leurs enfants.

K. C. LEMBA LEMBA

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