Justice : Le pasteur Pierre Kasambakana risque 20 ans de prison pour harcèlement sexuel, mariage forcé et atteinte aux mœurs

<p>Le ministère public a requis une peine de 20 ans de prison contre le pasteur Pierre Kasambakana, chef de l'église primitive en République démocratique du Congo (RDC). Il est accusé de harcèlement sexuel, de mariage forcé et d'atteinte aux mœurs. L'affaire, qui a suscité l'attention du public, se déroule au Tribunal de Grande Instance de [&hellip;]</p>

28 Mai 2024 - 11:40
28 Mai 2024 - 15:20
 0
Justice : Le pasteur Pierre Kasambakana risque 20 ans de prison pour harcèlement sexuel, mariage forcé et atteinte aux mœurs

Le ministère public a requis une peine de 20 ans de prison contre le pasteur Pierre Kasambakana, chef de l'église primitive en République démocratique du Congo (RDC). Il est accusé de harcèlement sexuel, de mariage forcé et d'atteinte aux mœurs. L'affaire, qui a suscité l'attention du public, se déroule au Tribunal de Grande Instance de Gombe à Kinshasa.

La partie civile espère une condamnation sévère pour le pasteur, tandis que les avocats de la défense soutiennent qu'il n'y a jamais eu de viol. Ils affirment que la prétendue victime est majeure et nient toute notion de mariage forcé. Les avocats plaident pour l'acquittement de leur client.

L'arrestation de Pierre Kasambakana a eu lieu à Kinshasa le 8 janvier 2024, après son douzième mariage à Moanda, dans la province du Kongo Central. Mabiala Nzuzi, le père de la présumée victime, a également été arrêté et transféré à la prison centrale de Makala.

L'affaire a éclaté suite à la diffusion d'une vidéo virale sur les réseaux sociaux, montrant le pasteur célébrant un mariage avec une prétendue mineure à Moanda. Cette vidéo a suscité une vive réaction de la part de plusieurs mouvements de défense des droits des femmes, qui ont appelé à des poursuites judiciaires contre Pierre Kasambakana.

Des organisations telles que la Synergie des femmes dynamiques pour le développement intégral (SYFEDDI) et l'Association congolaise des femmes de la presse écrite (Acofepe) ont salué l'arrestation du pasteur. Elles réclament justice et des mesures pour prévenir de tels actes à l'avenir.

Grace Israella Kangundu, coordinatrice de l'Acofepe, a déclaré sur Newnarratifrdc.net : «Nous demandons à la justice de mener des enquêtes approfondies pour déterminer l'âge de la fille concernée, libérer les autres filles retenues sous son toit et punir les responsables de ces actes.»

Le cadre permanent de concertation de la femme congolaise (CAFCO) insiste également sur la nécessité d'interpeller tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à cette affaire. Une marche de protestation est prévue ce jeudi 25 janvier à Kinshasa, sous le thème « La place de la jeune fille est à l’école », pour dénoncer les mariages forcés et précoces.

Des militantes des organisations de défense des droits des femmes, telles que l'Alliance Internationale des Femmes Avocates (AIFA) et la Commission nationale des droits de l'homme (CNDH), ont organisé une marche pour protester contre l'union de Pierre Kasambakana avec Meda Mabiala, considérée comme un viol sur mineure.

Ces associations exhortent le ministre de la Justice, Rose Mutombo, à assurer un suivi rigoureux des poursuites judiciaires et à veiller à la fermeture de l'église primitive jusqu'à ce que toute la lumière soit faite sur cette affaire. Elles appellent également à une sensibilisation accrue sur les violences basées sur le genre et le mariage forcé.

Guyvenant Misenge