Kinshasa : CREFDL dénonce l’inefficacité du contrôle parlementaire et appelle à des sanctions contre le Ministre des Infrastructures pour mauvaise gestion des projets routiers

Dans un climat politique déjà tendu, le Centre de Recherche en Finances Publiques et Développement Local (CREFDL) a, ce 16 décembre, lancé dans un communiqué un appel retentissant à des sanctions contre le Ministre d’État, Ministre des Infrastructures et Travaux Publics. Cette demande fait suite à une motion de défiance initiée par un groupe de députés nationaux le 22 novembre 2024, motivée par un rapport accablant de CREFDL sur l'exécution des projets d'infrastructures routières "zéro trou" et "Tshilejelu" à Kinshasa.
Vingt-quatre jours après l'annonce de ce contrôle parlementaire, CREFDL dresse un constat alarmant. La session parlementaire de septembre s'est clôturée le 15 décembre sans que la motion de défiance ne soit débattue, en violation flagrante de l'article 235 alinéa 6 du Règlement Intérieur de l'Assemblée Nationale. Cet article stipule clairement que le débat et le vote doivent avoir lieu 48 heures après le dépôt de la motion.
Peu après le dépôt de la motion, des députés du MLC ont retiré leurs signatures, suivis par d'autres élus, en contradiction avec l'alinéa 3 du même article, qui interdit tout retrait ou ajout de signatures après le dépôt d'une motion de défiance. Ces manœuvres soulèvent des questions sur l'efficacité du contrôle parlementaire de l'action gouvernementale.
*Des projets d'infrastructures sous la loupe*
La population congolaise, et particulièrement les Kinois, attendent toujours les impacts des projets "Kinshasa zéro trou" et "Tshilejelu". Malgré les 70,5 millions de dollars alloués au Ministère des Infrastructures et Travaux Publics et près d'un milliard de dollars pour les projets d'infrastructures routières entre 2021 et 2023, les résultats se font attendre.
Toujours dans ce communiqué consulté par notre rédaction, CREFDL dénonce l'incapacité du bureau de l'Assemblée Nationale à organiser une plénière pour statuer sur le sort du Ministre des Infrastructures et Travaux Publics. « Le cinéma observé ces derniers jours démontre que le bureau de l’Assemblée Nationale est dans l’incapacité d’organiser une plénière au cours de laquelle les députés vont statuer sur le sort d’un membre du Gouvernement impliqué dans des dossiers sales, car craignant à son tour de subir un jour la même sanction », affirme le communiqué.
Face à cette situation, CREFDL recommande au Président de la République de prendre des sanctions contre le Ministre des Infrastructures et Travaux Publics pour les mauvais résultats observés dans la mise en œuvre des projets "Kinshasa zéro trou", "Tshilejelu" et des nombreux projets d'infrastructures routières. À la population, CREFDL recommande de se mobiliser et de suivre les actions du gouvernement pour faire échec aux mauvais gestionnaires des deniers publics.
Guyvenant Misenge