Procès Constant Mutamba : Le verdict reporté au 2 septembre

Le verdict tant attendu dans l'affaire de l'ancien ministre de la Justice, Constant Mutamba, ne sera pas rendu ce lundi 1ᵉʳ septembre comme prévu. Le verdict a été reporté au mardi 2 septembre 2025, un report qui souligne la complexité de ce procès et l'attention qu'il suscite au sein du Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Constant Mutamba est accusé d'avoir détourné près de 19 millions de dollars de fonds publics destinés à la construction d'une prison à Kisangani.

Le CSM a officialisé ce report lors d'un point de presse, réaffirmant le rôle crucial de la justice congolaise. Par la voix de son secrétaire permanent, l'institution a rappelé qu'elle veille au bon déroulement de l'affaire, insistant sur le fait que la justice agit au nom du peuple et dans le strict respect des lois en vigueur.

L'attention médiatique et publique autour de ce procès est immense, mais le CSM a tenu à la relativiser. Selon son porte-parole, l'affaire Mutamba n'est pas un « cas isolé ». Elle s'inscrit plutôt dans une série d'actions judiciaires contre le détournement de deniers publics, à l'image des procès des « 100 jours », de Bukangalonzo, des forages et lampadaires, ou encore de l'affaire du Covid. Pour le CSM, l'objectif est de « démontrer que personne, quelle que soit sa position, n'est au-dessus de la loi en République démocratique du Congo ».

Cette approche est essentielle pour renforcer la crédibilité et l'indépendance de la justice. L'institution a insisté sur la nécessité de maintenir le procès à l'abri de toute pression — qu'elle soit politique, sociale ou médiatique — et a rappelé que le droit à un procès équitable est garanti pour toute personne poursuivie.

Le CSM a également souligné le caractère profondément apolitique de la magistrature congolaise. Les magistrats jugent des faits, et non des opinions, et leurs décisions sont rendues uniquement au nom de la loi, sans être influencées par des intérêts partisans.

En reportant le verdict, le CSM envoie un signal fort. Loin d'être un signe d'incertitude, cette décision montre que l'institution prend le temps nécessaire pour que le jugement soit rendu de manière rigoureuse et irréprochable. L'attention portée à ce procès s'inscrit dans une volonté plus large de consolider l'État de droit et de garantir que la justice congolaise reste un pilier de la démocratie.

Guyvenant Misenge