Sponsoring RDC-FC Barcelone : des voix s’élèvent en Suède contre l’aide financière à Kinshasa
Le contrat de sponsoring sportif récemment signé entre le gouvernement congolais et le FC Barcelone continue de faire couler beaucoup d’encre, bien au-delà des frontières de la République démocratique du Congo. En Suède, l’officialisation de ce partenariat suscite une vive polémique et met sous pression les relations de coopération entre Stockholm et Kinshasa.
Dans un article publié par Diario Sport, le journaliste Victor Gonzalez rapporte une réaction virulente de l’opinion publique et de l’opposition politique suédoises. De nombreux Suédois s’interrogent : comment un pays, récipiendaire d’une aide financière conséquente de la part de la Suède, peut-il investir des dizaines de millions d’euros dans des contrats de sponsoring avec de grands clubs européens ?
« Cela n’a aucun sens ! », s’indignent des leaders de l’opposition suédoise, appelant leur gouvernement à reconsidérer, voire suspendre, le soutien financier à la République démocratique du Congo. Le cas du contrat avec le FC Barcelone, évalué à 43 millions d’euros, cristallise particulièrement la colère.
Face à cette vague de critiques, le ministre suédois de la Coopération intercommunale au développement et du Commerce extérieur, Benjamin Dousa, est monté au créneau. Il a tenu à rassurer ses concitoyens : « Pas un seul centime des impôts suédois n’est utilisé pour financer la coopération entre la République démocratique du Congo et le FC Barcelone », a-t-il affirmé publiquement.
Le ministre a également précisé que l’aide suédoise destinée à la RDC est gérée de manière rigoureuse par des structures internationales, en l’occurrence l’Organisation des Nations Unies. Ces fonds, a-t-il précisé, sont exclusivement alloués à l’achat de médicaments, de matériel scolaire et de denrées alimentaires, dans un pays où la crise humanitaire perdure à cause des conflits armés.
Selon les données rapportées par Diario Sport, la Suède a prévu d’allouer environ 3,34 milliards de couronnes suédoises, soit près de 300 millions d’euros à des programmes de développement en Afrique entre 2021 et 2025, dont une partie significative est destinée à la RDC.
Parallèlement, Kinshasa a engagé plus de 90 millions d’euros dans des contrats de sponsoring sportif avec trois clubs européens majeurs : l’AC Milan, l’AS Monaco et le FC Barcelone. Ce dernier partenariat, le plus onéreux des trois, alimente particulièrement les tensions diplomatiques et la critique internationale.
En RDC, ces partenariats sportifs sont justifiés par les autorités comme une stratégie de visibilité internationale et de revalorisation de l’image du pays. Toutefois, cette approche divise aussi l’opinion nationale. Tandis que certains saluent une initiative innovante, d’autres y voient un luxe malvenu dans un pays où les besoins de base sont loin d’être satisfaits.
La polémique suédoise illustre à quel point les choix politiques de la RDC en matière de communication et de partenariat peuvent avoir des répercussions diplomatiques inattendues, mettant à mal certaines alliances traditionnelles en matière d’aide au développement.
Le gouvernement congolais n’a pas encore réagi officiellement à la polémique venue du Nord. Mais face à une pression croissante, une clarification pourrait s’imposer pour apaiser les tensions et préserver les liens de coopération internationale.
Rédaction
