Béni : Quand la nuit avale des biens, la MONUSCO éteint la peur

L'ombre de la nuit dernière a été déchirée par les flammes. Aux alentours de 21 heures, un brasier inattendu a surgi au cœur du quartier Mabakanga, dans la commune de Rwenzori à Béni. Le point de départ de ce sinistre ? Un garage, ironiquement niché à un souffle d'une station-service. Le feu, vorace, a rapidement englouti des engins et d'autres possessions, laissant derrière lui un paysage de désolation.
Mais dans l'urgence, la solidarité s'est embrasée aussi. Alertée par la clameur du gouverneur, les signaux de détresse des habitants, la protection civile, une équipe prompte de la MONUSCO a jailli de sa base de Mavivi, à quelques encablures de la ville martyre. Ces hommes en bleu, épaulés par la fougue de jeunes du quartier, ont livré une bataille acharnée contre les éléments déchaînés. Leur victoire ? Circonscrire l'incendie, le dompter avant qu'il ne lèche dangereusement les réserves de carburant voisines, un scénario aux conséquences apocalyptiques pour Mabakanga.
Les stigmates de la nuit sont bien visibles : des carcasses de véhicules noircies, figées dans leur agonie métallique. Pourtant, au milieu de ce désastre matériel, un soupir de soulagement : aucune vie n'a été fauchée. La population, témoin de cette intervention salvatrice, a élevé sa voix pour saluer l'efficacité de la MONUSCO. Un écho de gratitude qui résonne d'autant plus fort que Béni semble maudite par les flammes. Depuis le début de l'année, le quartier a déjà été le théâtre d'une vingtaine d'incendies, laissant à chaque fois des traces profondes. Un cri lancinant monte alors : celui de l'absence criante d'un camion anti-incendie municipal, une vulnérabilité que les habitants ne cessent de déplorer. L'enquête, elle, ne fait que commencer pour percer le mystère de ces flammes nocturnes.
Juvenal Bulemo