Sud-Kivu : Les caféiculteurs de Buzi préfèrent vendre aux acheteurs ambulants qu’aux coopératives

Dans le groupement de Buzi, territoire de Kalehe, au Sud-Kivu, les petits producteurs de café affichent une nette préférence pour la vente de leurs récoltes aux acheteurs ambulants plutôt qu’aux coopératives locales.

Interrogés par l’antenne locale de l’Alliance pour l’universalité des droits fondamentaux (AUDF), une ONG de défense des droits humains opérant dans les territoires de Kalehe et Masisi, ces agriculteurs affirment qu’ils gagnent mieux leur vie en vendant leurs cerises ou café parche à des commerçants équipés de balances mobiles.

« Aujourd’hui, chacun vend au client de son choix. Le prix est négociable, contrairement aux tarifs imposés par les coopératives », explique un producteur.

« L’argent arrive directement à domicile. Toute la journée, des acheteurs sillonnent les villages. »

Si les coopératives avaient, par le passé, contribué à une certaine stabilité sociale, les agriculteurs déplorent aujourd’hui leur faible rentabilité.

« Avant, avec un sac de café vendu, nos enfants allaient à l’école, nous construisions des maisons, et les dots se réglaient régulièrement. L’arrivée des coopératives a tout bouleversé. »

Face à cette réalité, les producteurs appellent les autorités politico-administratives, coutumières et les partenaires au développement à :

- soutenir ce mode de vente libre en garantissant un environnement favorable,

- renforcer les équipes d’agronomes sur le terrain pour améliorer les techniques culturales,

- octroyer des prêts aux petits producteurs,

- et relancer la culture du café à travers la distribution de nouvelles plantules.

Enfin, les caféiculteurs demandent qu’une étude approfondie soit menée sur l’efficacité réelle des coopératives dans la chaîne de commercialisation du café, afin de prendre des décisions éclairées pour l’avenir de cette filière.

Juvenal Bulemo