RDC :Patrick Muyaya défend l’inclusion scolaire des filles enceintes face à la fronde des écoles catholiques

Le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, a réaffirmé la volonté du gouvernement congolais d’assurer l’accès à l’éducation pour toutes les jeunes filles, y compris celles enceintes. Lors du briefing presse tenu ce jeudi 17 juillet à la RTNC, il a dénoncé les pratiques d’exclusion scolaire encore en vigueur dans certaines institutions. « Refuser l’accès à l’école à une fille enceinte constitue une violation flagrante de la Constitution congolaise », a-t-il martelé, soulignant les engagements internationaux de la RDC en matière de droits de l’enfant.
Cette sortie médiatique intervient quelques jours après la publication, le 14 juillet, d’une circulaire du ministère de l’Éducation nationale interdisant toute mesure disciplinaire ou d’exclusion envers les élèves enceintes. Objectif : freiner les abandons scolaires liés aux grossesses précoces et garantir une éducation équitable pour toutes. Le gouvernement veut ainsi briser le cycle de marginalisation et permettre aux jeunes mères de poursuivre leur formation dans des conditions décentes.
Si cette décision a été largement saluée par les organisations de la société civile, qui y voient une avancée vers une école inclusive, elle suscite également des réserves. Une partie de la population redoute un relâchement moral et une perception erronée du message de l’État. Dans un pays où l’éducation sexuelle reste peu présente dans les programmes, certains y voient un risque de banalisation des grossesses en milieu scolaire.
Conscient de ces inquiétudes, le gouvernement prévoit un accompagnement spécifique pour les jeunes filles concernées : éducation sexuelle renforcée, encadrement psychologique, et appui social. « Il ne s’agit pas de banaliser la grossesse à l’école, mais d’assumer nos responsabilités face à une réalité sociale », a précisé Patrick Muyaya, insistant sur le rôle de l’État dans la protection des droits fondamentaux des enfants, sans exception.
La réaction la plus ferme vient des écoles catholiques regroupées au sein de la Commission épiscopale pour l’éducation chrétienne (CEEC). Ces dernières rejettent catégoriquement la circulaire, invoquant leur autonomie éthique et leur attachement aux valeurs chrétiennes. Elles proposent un encadrement spirituel alternatif, mais hors du cadre scolaire, refusant de réintégrer les filles enceintes dans les classes régulières. Une posture qui promet de nourrir le débat sur la cohabitation entre droit public et convictions religieuses dans le système éducatif congolais.
ST