Commémoration du Génocost: Félix Tshisekedi lance un appel à la vérité, à la justice pour la non-répétition

La République démocratique du Congo va commémorer, le 02 août prochain, la troisième édition du Génocost, une journée nationale dédiée à la mémoire des millions de Congolais victimes des violences de masse depuis plus de trois décennies. Cette commémoration sera tenue à Kinshasa au stade de Martyrs, sous la coordination de la Première-Ministre, Judith Suminwa.
Cette journée, instituée par la Loi n°22/065 du 26 décembre 2022, consacre le 2 août à l’hommage national envers les victimes des crimes de masse, des violences sexuelles liées aux conflits et des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité.
Pour le Chef de l'État, cette commémoration vise à établir une mémoire collective autour du triptyque : « Ne jamais oublier. Ne jamais répéter. Commencer à guérir. »
Dans sa communication lors de la 53 ème Réunion du Conseil des ministres tenue le vendredi 25 juillet dernier, le Président de la République a rappelé que le Génocost dépasse la simple réparation des survivants. D'après lui, il s’agit avant tout d’un engagement national à reconnaître les douleurs du passé, à rendre hommage à ceux qui ont souffert et à ceux qui leur ont porté secours.
Le chef de l’État a insisté sur la nécessité d’assumer les responsabilités historiques du pays et de bâtir un récit national fondé sur la vérité et la justice.
Saluant les initiatives en cours, notamment la création du Fonds National des Réparations des Victimes (FONAREV) et de la Commission Interinstitutionnelle d’Aide aux Victimes et d’Appui aux Réformes (CIA-VAR), le Président a appelé à la définition d’une stratégie globale et progressive pour faire avancer le processus de justice transitionnelle.
Dans le prolongement de cette dynamique mémorielle, Félix Tshisekedi a annoncé la tenue d'un colloque international, ce 29 juillet à Kinshasa. Cette réflexion sera axée sur la reconnaissance des génocides commis en RDC. Ce rendez-vous intervient après la Table ronde du 29 mars et le Forum sur les réparations tenu du 1er au 4 juillet.
La RDC, à travers son gouvernement et ses missions diplomatiques, entend désormais porter ce plaidoyer sur la scène internationale, notamment lors de la 60e session du Conseil des droits de l’Homme et de la 80e Assemblée générale des Nations Unies. L’objectif est de faire entendre la voix du peuple congolais et d’honorer la mémoire des martyrs tombés dans l’indifférence générale.
La Première Ministre, par le biais de la coordination interinstitutionnelle, est instruite de lancer un appel à toutes les forces vives de la Nation et de la diaspora à se mobiliser pour cette cause mémorielle.
Le Gouvernement, via le Ministère des Droits Humains, s’engage à poursuivre ce travail de fond dans le cadre du processus de justice transitionnelle, avec la présentation d’un argumentaire documenté pour soutenir la reconnaissance internationale du Génocost.
Au-delà des commémorations, le Génocost représente un tournant dans la construction d’une mémoire nationale. En établissant des vérités historiques, en réparant les blessures du passé et en empêchant la répétition des horreurs, la RDC cherche à tourner la page des décennies de souffrance pour ouvrir celle d’un avenir basé sur la paix, la dignité et la justice.
Gracieux Bazege