Crise humanitaire en RDC : Kinshasa veut fédérer l’Afrique autour de l’urgence humanitaire

Alors que l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) continue de s’enfoncer dans une crise humanitaire grave, Kinshasa tente de repositionner la réponse continentale au cœur des solutions. Le 12 mai 2026, la capitale congolaise a été le théâtre d’intenses échanges diplomatiques, où l’appel à une solidarité panafricaine s’est clairement dessiné, au-delà du soutien déjà apporté par les partenaires traditionnels.

L’Union européenne a annoncé l’envoi d’un convoi humanitaire de 300 tonnes vers les provinces orientales touchées par les violences armées. Une aide qui comprend des vivres et du matériel d’urgence. « L’Union européenne reste engagée aux côtés du peuple congolais », a déclaré Hans Das, directeur général adjoint à la Direction générale européenne de la protection civile, lors de sa rencontre avec la ministre congolaise des Affaires sociales, Nathalie-Aziza Munana. Cette dernière a salué « un appui précieux à un moment critique », tout en appelant à une mobilisation élargie.

Mais le gouvernement congolais veut aller plus loin. Kinshasa souhaite voir les pays africains s’impliquer davantage dans la réponse aux crises sur le continent. « La situation à l’Est exige une mobilisation rapide et coordonnée de tous les partenaires, y compris africains », a insisté Nathalie-Aziza Munana, soulignant que les capacités locales sont aujourd’hui sous pression face à l’ampleur des besoins.

Ce même jour, un second échange diplomatique a illustré cette volonté d’unité régionale. Reçue par l’ambassadeur du Maroc, Rachid Agassim, la ministre a évoqué la Journée mondiale de l’Afrique, prévue le 25 mai, qui sera dédiée aux victimes des récentes inondations à Kinshasa. « Nous voulons que cette célébration soit placée sous le signe de la solidarité avec les sinistrés », a souligné le diplomate marocain.

Pour Kinshasa, ces démarches s’inscrivent dans une stratégie de résilience à l’échelle africaine. « Ces gestes de solidarité renforcent la résilience nationale face aux crises successives », a expliqué la ministre, avant d’inviter les États africains à « faire bloc face aux défis communs ». Dans un contexte de crise prolongée, la RDC espère que la fraternité africaine ne restera pas un simple slogan.

ST