Discours sur l'état de nation : « Les Congolais ne peuvent plus se contenter de mots ; ils doivent réclamer des actions, des résultats, et une gouvernance responsable.», Jacques Issongo

Dans une salle comble du Congrès, le président Félix Tshisekedi a prononcé son discours annuel sur l'état de la nation. Pourtant, pour beaucoup, ce discours n'a fait que souligner l'écart grandissant entre les promesses présidentielles et la réalité quotidienne des Congolais. Jacques Issongo Mfutu, militant de la Lucha, a livré une analyse cinglante de cette allocution, la qualifiant de " «récitation soigneusement élaborée pour masquer l'incompétence, l'improvisation, et l'absence de vision stratégique à long terme. »

Assis dans un café animé de Kinshasa, Jacques Issongo Mfutu, le visage marqué par la détermination, a commencé par rappeler les engagements "majeurs" pris par le président en début de mandat. «La gratuité de l'enseignement, c'est bien beau sur le papier», dit-il en haussant les épaules, « mais les infrastructures scolaires sont délabrées, les enseignants sous-payés, et les conditions d'apprentissage inhumaines.» Il évoque également le Programme de Développement Local des 145 Territoires, qu'il qualifie de "fantôme administratif", sans impact concret sur la vie quotidienne des Congolais.

Ce militant de la Lucha, les sourcils froncés, critique la présentation de la croissance économique de 6 % en 2024 par le président. « Cette “croissance” est portée uniquement par les exportations de matières premières », explique-t-il, sa voix teintée de frustration. « La RDC continue de dépendre des minerais, un secteur gangrené par la corruption, le pillage, et les intérêts étrangers. » Pendant ce temps, l'inflation galopante érode le pouvoir d'achat des Congolais, et les baisses annoncées des prix du carburant ou des denrées de première nécessité restent largement symboliques et inefficaces.

Poursuivant, Jacques, visiblement indigné, décrit le volet sécuritaire du discours comme une insulte aux populations de l'Est. «Le président remercie ses partenaires internationaux, mais n'assume pas l'échec total de l'État congolais à protéger ses citoyens contre les groupes armés, notamment le M23 soutenu par le Rwanda», dit-il, les yeux brillants de colère. «L'armée congolaise, minée par la corruption et la mauvaise organisation, est incapable de sécuriser durablement les territoires occupés. »

Jacques Issongo Mfutu souligne également que le président a passé sous silence les scandales de corruption qui gangrènent son administration. «Malgré des déclarations en faveur de la transparence et de l'État de droit, les institutions restent faibles et politisées», a-t-il affirmé, en secouant la tête. L'accord préliminaire de 3 milliards de dollars avec le Fonds Monétaire International est présenté comme une victoire, mais aucune garantie n'est donnée quant à son utilisation transparente et son impact sur les citoyens.

Le président a certifié que la RDC s'affirme sur la scène internationale, mais de son côté, Jacques Issongo voit une réalité différente. « Le discours annonce un retrait progressif de la MONUSCO, mais sans plan concret pour combler le vide laissé par cette mission onusienne », dit-il, les bras croisés. «Les condamnations verbales de l'agression rwandaise ne suffisent pas à contrer les ingérences étrangères. »

Le ton solennel et triomphal du discours contraste violemment avec la souffrance quotidienne des Congolais. «Le président parle de succès imaginaires alors que plus de 70 % de la population vit sous le seuil de pauvreté », déclare Jacques Issongo, le regard perçant. « Les infrastructures de base restent quasi inexistantes dans les provinces, et le chômage des jeunes atteint des niveaux alarmants. »

Pour Jacques Issongo Mfutu, ce discours est avant tout un exercice d’autosatisfaction et de propagande destiné à masquer un échec patent dans tous les domaines clés : sécurité, économie, gouvernance, et diplomatie. «Face à ces contradictions flagrantes, il est impératif pour les citoyens de la RDC de rejeter cette politique de façade et de se mobiliser pour exiger un changement réel », conclut-il, avec une détermination palpable. « Les Congolais ne peuvent plus se contenter de mots ; ils doivent réclamer des actions, des résultats, et une gouvernance responsable.» « Le temps de l’inaction est révolu. La RDC mérite mieux que des promesses vides et une présidence déconnectée de la réalité. »

Guyvenant Misenge