Haut-Katanga : plus de 180 morts dans 1 223 accidents de la route en six mois

Ils pensaient simplement rentrer chez eux. Mais sur la route, l’imprévisible frappe vite et souvent trop fort. À Lubumbashi comme dans l’ensemble du Haut-Katanga, les accidents de circulation continuent d’endeuiller les familles, jour après jour.
Selon les statistiques publiées le 30 septembre 2025 par la Convention nationale de prévention routière (CNPR), la province a enregistré 1 223 accidents de la route et 182 décès en seulement six mois, entre janvier et juin 2025.
Lubumbashi en première ligne
Dans une interview accordée à la presse locale le 2 octobre, Christophe Liya, chargé de la technique à la CNPR, a précisé que la seule ville de Lubumbashi représente 671 cas d’accidents, dont 87 mortels.
Parmi les principales causes identifiées :
- l’ivresse au volant,
- l’excès de vitesse,
- le non-respect du code de la route,
- mais aussi les tracasseries policières qui perturbent la circulation.
La Police routière : régulateur ou facteur de désordre ?
Créée pour réguler la circulation, la Police congolaise routière (PCR) avait pour missions de :
- vérifier les documents des conducteurs (permis, assurance…),
- sanctionner les infractions,
- fluidifier la circulation en cas d’embouteillage,
- et sécuriser les piétons.
Mais sur le terrain, la réalité est toute autre. De nombreux agents se livrent à des pratiques assimilées à de la mendicité routière et à des tracasseries systématiques, ce qui, paradoxalement, accroît les risques d’accidents.
L’exemple le plus marquant reste celui du 16 avril 2025, sur l’avenue Sendwe près du camp Vangu : un taxi-bus poursuivi par des policiers de la PCR a perdu le contrôle, renversant une femme près du lycée Wema avant de terminer sa course dans les rails. Le drame a fait huit morts sur place.
Appel à la responsabilité
Face à cette situation, Jean-Marie Kabwe, responsable d’un arrêt de bus à Lubumbashi, appelle les autorités à renforcer les mesures de prévention et les conducteurs à plus de responsabilité.
« Les chauffeurs doivent respecter le code de la route et éviter l’ivresse au volant. C’est une question de vie ou de mort », a-t-il insisté.
Guellord Lubonzu