Ituri : Hema et Lendu renouent avec la cohabitation pacifique grâce à la médiation des femmes

Après plusieurs années de méfiance et de violences intercommunautaires, un vent d’apaisement souffle enfin sur le territoire de Djugu, dans la province de l’Ituri. Les communautés Hema et Lendu, longtemps opposées par des conflits sanglants, renouent progressivement avec la cohabitation pacifique, grâce aux efforts du Réseau des femmes médiatrices de l’Ituri (REFEMI), appuyé par la MONUSCO.
Les habitants des groupements Penyi, Bedu Ezekere (Lendu), Tambaki et Sala (Hema) témoignent aujourd’hui d’une nouvelle dynamique sociale marquée par la réconciliation. Les marchés, jadis déserts à cause de la peur et de la haine, reprennent vie. Les éleveurs Hema peuvent désormais faire paître leurs troupeaux sur les terres Lendu, tandis que les agriculteurs des deux communautés cultivent à nouveau côte à côte. Ce changement profond traduit la réussite d’un travail de médiation et de sensibilisation mené patiemment depuis plusieurs mois.
Réunis le 6 octobre 2025 à Ezekere pour une rencontre d’évaluation, les leaders communautaires des deux camps ont unanimement salué ces avancées et promis de consolider cette cohésion sociale.
« Aujourd’hui, nous nous retrouvons à nouveau dans les marchés, nous échangeons nos produits, et même dans les champs, nous travaillons ensemble. Cela fait renaître l’espoir », a confié Élisabeth Buve, une femme leader engagée dans le processus.
L’administrateur du territoire de Djugu, Ruffin Makpela, a pour sa part félicité le REFEMI pour son rôle déterminant dans le rapprochement entre les deux communautés et a invité les autres zones encore marquées par les tensions à suivre cet exemple.
La MONUSCO, partenaire clé du projet, continue d’apporter un appui logistique, financier et en formation aux femmes médiatrices, afin de consolider les acquis de cette initiative de paix.
Dans une province longtemps meurtrie par les cycles de violence, cette réconciliation entre Hema et Lendu représente un pas important vers la stabilité et la paix durable. Pour les habitants de Djugu, cette reprise du dialogue et de la confiance est le signe qu’une coexistence harmonieuse reste possible, même après des années de division.
Gracieux Bazege