Ituri :La Monusco formés aux premiers secours  trente jeunes à Bunia 

« Nous sommes désormais capables de sauver des vies. » C’est avec émotion et fierté que Vital Ubemu, jeune leader de la commune de Shari à Bunia, s’exprime à l’issue d’une formation de deux mois et demi en premiers secours dispensée au camp militaire de Ndoromo, dans la province de l’Ituri, par le contingent bangladais de la MONUSCO. En effet, 30 jeunes, dont 13 filles, issus des différents quartiers de la ville de Bunia ont reçu leurs brevets de secouriste ce mercredi 7 mai lors de la cérémonie de clôture de cette formation, qui s’est déroulée en partenariat avec l’Hôpital général de référence de Bunia.

Des compétences vitales dans un contexte à haut risque

Dans une province encore en proie aux violences armées et aux urgences sanitaires fréquentes, ces jeunes secouristes sont désormais prêts à intervenir dans leurs communautés pour prodiguer les premiers soins avant le transfert vers l’hôpital.

« Il y a souvent des cas d'accidents, de blessures par balles ou machettes dans notre province. Grâce à cette formation, nous savons désormais comment stopper une hémorragie ou stabiliser l’état d’une victime. Nous sommes prêts à agir», explique Vital.

La formation, alliant théorie et pratique, s’est déroulée d’abord dans le centre médical de la MONUSCO puis à l’Hôpital général de Bunia, où les jeunes ont été encadrés par l’équipe médicale du contingent bangladais et des professionnels de santé ituriens. Ester Masudi, jeune bénéficiaire, témoigne de l’enrichissement que cette formation lui a apporté :

« Avant, je n’aurais jamais osé intervenir devant une personne blessée. Aujourd’hui, je sais comment garder mon calme et réagir efficacement pour soulager la victime en attendant l’arrivée d’une équipe médicale.»

Lors de la cérémonie de tethos, chaque participant a reçu un kit de premiers secours contenant un tethoscope, un tensiomètre, des ciseaux, des compresses et d’autres équipements de base, afin de pouvoir appliquer concrètement les compétences acquises sur le terrain.
 
Une réponse concrète à un besoin de terrain

Pour le docteur John Katabuka, médecin-directeur de l’Hôpital général de Bunia, cette initiative est une réponse concrète à un déficit de secouristes volontaires, accentué par l’insécurité dans la région :

« L’une de nos missions fondamentales est de garantir l’accessibilité des soins à toute la population, en particulier aux plus vulnérables. Former des jeunes aux premiers secours aide nos communautés à être mieux préparée et capable d’agir dès les premières minutes critiques ».

En complément de cette campagne de formation médicale, le contingent bangladais a également remis un lot de médicaments essentiels à l’Hôpital général de Bunia, afin de soutenir l’accès aux soins de base pour les plus vulnérables.

Un engagement au service de la jeunesse et de la protection des civils

Dans la continuité de ses prédécesseurs, l’actuel détachement du contingent bangladais mène diverses activités civilo-militaires (CIMIC) à travers la province de l’Ituri. Depuis son déploiement en 2024, il a organisé 14 sessions de formation technique et professionnelle dans des domaines tels que la mécanique, l’agriculture, l’informatique ou encore l’anglais, touchant près de 400 jeunes de Bunia. 

Ces initiatives offrent des alternatives saines et des perspectives de revenus aux jeunes, réduisant ainsi leur vulnérabilité face aux discours violents ou aux groupes armés.

La présente session consacrée aux premiers secours s’inscrit dans cette dynamique, en mettant l’accent sur la réponse rapide aux urgences sanitaires, un pilier essentiel du mandat de protection des civils de la MONUSCO.

Juvenal Bulemo