Ituri : paralysie des activités à Djugu après une attaque meurtrière de la CODECO à Lidda

Trois jours après l’embuscade sanglante attribuée à la milice CODECO contre un convoi de civils escorté par l’armée à Lidda, dans le territoire de Djugu (Ituri), la vie socio-économique reste fortement perturbée. Circulation bloquée, écoles fermées et activités agricoles suspendues : les conséquences de cette attaque se font sentir jusque dans les localités voisines.

Selon la société civile de Bajere, le tronçon reliant le centre commercial de Bule à plusieurs villages environnants demeure impraticable. « Les enfants ne peuvent plus aller à l’école et la population vit dans la peur, car des miliciens se sont répandus dans la zone », alerte son président, Désiré Malodra.

Les déplacés et les commerçants de Blukwa ainsi que du site de Roe, qui dépendaient de Bule pour leurs approvisionnements, craignent désormais de traverser Lidda. Or, cette localité constitue un point agricole stratégique, ce qui fait redouter une rupture d’approvisionnement en denrées de base et une flambée des prix sur les marchés locaux.

Pour la société civile, seule une opération militaire suivie de l’installation d’une position permanente des forces coalisées FARDC–armée ougandaise pourrait ramener la sécurité dans ce carrefour. « On ne peut quitter Djatsi pour Pitsi, ni Bahema Nord pour Bahema Bajere, sans passer par Lidda. C’est un passage obligé », insiste Désiré Malodra.

De son côté, l’administrateur du territoire de Djugu reconnaît la gravité de la situation et appelle au renforcement du dispositif militaire afin de rétablir l’autorité de l’État.

L’attaque du 24 septembre, menée près de Bule, a coûté la vie à cinq personnes, dont deux militaires et trois civils. Quatre autres blessés graves ont été enregistrés, tandis que les assaillants se sont emparés de cinq armes appartenant aux FARDC. Le convoi visé transportait des déplacés qui revenaient du marché de Bule.

Gracieux Bazege