Kabila, Fayulu, Katumbi et Sessanga plaident pour un dialogue national : un front inédit face à la crise en RDC

Dans une déclaration conjointe rendue publique le 1er mai, quatre figures de premier plan de la scène politique congolaise – Joseph Kabila, Martin Fayulu, Moïse Katumbi et Delly Sessanga – ont surpris en formant un front commun. Leur objectif : appeler à un dialogue national inclusif pour mettre fin aux crises récurrentes qui secouent la République démocratique du Congo depuis plusieurs décennies.

Cette initiative marque une convergence inattendue entre d’anciens rivaux, unis aujourd’hui par la conviction que la solution à la crise congolaise doit venir de l’intérieur. « Un dialogue interne est indispensable pour identifier les causes profondes de la crise et lui apporter des solutions pérennes », ont-ils affirmé dans leur déclaration. Une prise de position forte, à contre-courant des multiples médiations étrangères en cours.

S’ils reconnaissent les efforts diplomatiques entrepris à l’international, notamment par le Qatar, les États-Unis ou encore l’Union africaine, les quatre leaders dénoncent leur inefficacité à long terme. « Aucune solution durable ne saurait venir de l’extérieur si elle ne prend pas en compte les véritables racines internes du conflit », insistent-ils, appelant à privilégier les dynamiques locales.

Les signataires apportent un soutien affirmé à la démarche portée par la CENCO et l’Église du Christ au Congo (ECC), qui œuvrent pour un « Pacte social » congolais. Selon eux, cette initiative religieuse bénéficie d’un ancrage populaire et d’une légitimité morale à même de fédérer les forces vives de la nation. « Elle est plus en phase avec la réalité du pays », notent-ils.

Leur appel s’accompagne d’une critique sévère de la gouvernance actuelle. Ils dénoncent « la violation répétée de la Constitution, la corruption endémique, l’impunité, la restriction des libertés, l’exploitation illégale des ressources naturelles par des puissances étrangères et les ingérences dans les affaires internes ». Autant de dérives qui, selon eux, empêchent toute perspective de stabilité durable.

Enfin, les quatre leaders exhortent les parrains des initiatives de paix à revoir leur approche. « Il est temps de publier les accords signés dans le cadre de l’intégration économique et de retirer toutes les forces étrangères du territoire national », réclament-ils, en soulignant les tensions persistantes dans l’est du pays. Ils invitent l’Union africaine, le Qatar et les États-Unis à « renforcer leur appui à l’initiative congolaise » en soutenant activement la médiation religieuse et en assurant une meilleure coordination diplomatique dans la région.

Siméon Tuendele