Kinshasa hausse le ton face à Kigali et rejette tout marchandage sur ses ressources naturelles

Alors que les violences se poursuivent dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), les autorités congolaises affichent une posture plus résolue face au Rwanda, accusé de soutenir les rebelles du M23. Dans une interview accordée à France 24 ce mardi 29 avril, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a clairement tracé les lignes rouges de Kinshasa : « Il n’y a aucun intérêt de la République démocratique du Congo qui sera bradé », a-t-il martelé, écartant tout scénario d’échange entre la sécurité et les ressources naturelles du pays.

Le ton est ferme, et la responsabilité pointée : « L’escalade actuelle résulte directement des mauvais choix du Rwanda, choix dont seuls les peuples rwandais peuvent en assumer les conséquences », a affirmé le ministre, faisant référence à l’absence remarquée de Paul Kagame au sommet de Luanda en décembre dernier. Malgré ce contexte tendu, Kinshasa continue de privilégier la voie diplomatique, tout en maintenant sa posture de fermeté.

Les processus de négociation, bien que laborieux, ne sont pas abandonnés. Patrick Muyaya a salué la dynamique diplomatique engagée à Nairobi, Dar es Salaam et par l’Union africaine, en particulier sous l’impulsion des présidents João Lourenço et Faure Gnassingbé. « Tous ces processus sont complémentaires », a-t-il insisté, soulignant la volonté du gouvernement de « faire aboutir les efforts de paix, mais pas au prix des principes fondamentaux ».

La question du M23, longtemps absente des discussions officielles, est désormais assumée dans le dialogue. Une évolution que le ministre considère comme essentielle pour établir les responsabilités : « Il faut reconnaître que cela a permis d’exposer toutes les œuvres nauséabondes du Rwanda. » Kinshasa refuse toute concession sur l’intégrité territoriale, tout en tenant au retour de la paix comme préalable au développement.

Enfin, à propos des échéances diplomatiques à venir, Patrick Muyaya a clarifié que la date du 2 mai n’annonçait pas la signature d’un accord, mais plutôt la transmission d’un dossier préparatoire. Pour lui, l’objectif reste inchangé : « Le président veut une paix durable, définitive, à partir de laquelle on peut commencer à bâtir le développement pour nos communautés. » La RDC ambitionne, dit-il, de devenir « un pays solution pour les problèmes de l’humanité ».

Siméon Tuendele