Kinshasa : le Chef de l’État appelle à l’accélération des travaux d’urgence et au renforcement de la stabilité sociale

La cinquante-cinquième réunion ordinaire du Conseil des ministres s’est tenue ce vendredi à la Cité de l’Union Africaine, sous la présidence du Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Quatre points figuraient à l’ordre du jour, dont la communication du Président de la République, des notes d’information sectorielles et l’adoption d’un texte de loi.
Le Président Tshisekedi a exprimé son inquiétude face au retard pris dans l’exécution des travaux d’urgence à Kinshasa et dans le Kongo-Central après les pluies meurtrières des 4 et 5 avril. Ces intempéries avaient provoqué d’importants dégâts matériels et humains.
Malgré la mobilisation des fonds par le Trésor public, les lenteurs administratives ont freiné l’action. Le Chef de l’État a insisté sur la libération rapide du solde des financements pour éviter une nouvelle catastrophe à l’approche de la saison des pluies. Une réunion d’évaluation sera convoquée prochainement.
Dans le souci de protéger le pouvoir d’achat des Congolais, le Président a confirmé l’extension du projet des Cantines communautaires initié par le Fonds Social de la République. L’expérience pilote à Kinshasa s’étendra désormais à toutes les 26 provinces, et progressivement dans les écoles, universités, camps militaires, hôpitaux et centres communautaires.
Ce programme vise à garantir l’accès des ménages vulnérables aux produits de première nécessité (riz, maïs, huile, farine, sucre) à des prix sociaux. Le Chef de l’État a instruit les ministres concernés d’assurer les exonérations fiscales et logistiques nécessaires à sa réussite.
Le Président Tshisekedi a rappelé l’importance du respect des engagements pris avec les syndicats, notamment des enseignants et médecins, afin de préserver la stabilité sociale.
Félix Tshisekedi a demandé à la Première ministre Judith Tuluka de réunir d’urgence les ministres concernés pour évaluer l’application de ces engagements et garantir une rentrée scolaire apaisée.
Le Vice-Premier ministre de l’Intérieur a signalé un climat général de calme, marqué toutefois par la désapprobation de l’opinion publique face à la nomination par le Kenya d’un consul à Goma, encore sous occupation.
Sur le plan militaire, les FARDC poursuivent leurs opérations contre les ADF en Ituri et les groupes armés dans le Nord-Kivu, tandis qu’une relative accalmie est observée dans le Kongo-Central, Kinshasa et le Grand-Bandundu.
Le Gouverneur de la Banque Centrale du Congo a annoncé un taux de change officiel de 2.858 CDF pour 1 USD. L’inflation devrait s’établir à 7,8% d’ici fin 2025.
De son côté, le ministre des Finances a informé du projet historique d’émettre un Eurobond de 1,5 milliard USD sur le marché international, afin de financer les priorités de développement et diversifier les sources de financement du pays.
Toutefois, le ministre de l’agriculture a annoncé le lancement de la campagne agricole 2025-2026 le 26 août, avec distribution de semences aux coopératives et paysans. Parallèlement, la relance des cultures pérennes (café, cacao, palmier à huile) est prévue pour stimuler l’économie locale.
Par ailleurs la ministre de l’Environnement a présenté la préparation de la participation de la RDC à la Semaine africaine du climat à Addis-Abeba, ainsi qu’à la COP 30 prévue au Brésil en novembre. Une commission interministérielle sera mise en place pour élaborer la position nationale.
Le Conseil a pris acte de l’organisation à Kinshasa du Forum Africain sur la Justice Transitionnelle (30 septembre – 2 octobre 2025). Le ministre des Droits humains a également insisté sur la nécessité d’adopter une résolution parlementaire reconnaissant le GENOCOST, attendu par la Commission africaine des droits de l’homme.
Enfin, le Conseil a adopté un projet d’ordonnance-loi autorisant la ratification de la Charte Africaine de la Statistique, un pas important vers la modernisation du système statistique national et l’harmonisation des données au niveau continental.
Gracieux Bazege