La faim en RDC : un quart de la population en crise
La République démocratique du Congo (RDC) continue de faire face à une crise alimentaire alarmante. Selon un rapport récent de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), environ 25,6 millions de personnes, soit un quart de la population, souffrent de la faim en raison des conflits armés persistants, principalement dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri.
Le communiqué de la FAO, publié ce vendredi 22 novembre, souligne l'absence d'amélioration de la sécurité alimentaire en RDC. « Pas d'amélioration de la sécurité alimentaire en République Démocratique du Congo, où un quart de la population continue à souffrir de la faim. 25,6 millions de personnes sont toujours confrontées à des niveaux de crise ou d'urgence de l'insécurité alimentaire en RDC, selon le dernier rapport du Cadre Intégré de Classification de la Sécurité Alimentaire (IPC) », indique le rapport.
La violence armée, la poursuite des conflits et la flambée des prix des denrées alimentaires sont les principales causes de cette insécurité alimentaire aiguë. Ces facteurs affectent particulièrement les personnes déplacées et les retournés, exacerbant leur vulnérabilité.
Malgré la richesse en terres fertiles et en ressources en eau, la RDC peine à atteindre l'autosuffisance alimentaire. « La RDC dispose de terres fertiles et de ressources en eau abondantes et possède la capacité inhérente d'atteindre l'autosuffisance en matière de production alimentaire. Cependant, diverses causes sous-jacentes telles que l'intensification du conflit dans l'est de la RDC, l'impact du changement climatique et des épidémies, et le manque d'investissement dans le développement rural empêchent le pays d'atteindre l'autosuffisance alimentaire », poursuit le communiqué.
Environ 6,2 millions de personnes sont confrontées à des niveaux critiques de famine dans les provinces orientales, une augmentation par rapport aux 5,4 millions observés récemment. « Les chiffres de l'IPC parlent d'eux-mêmes. Nous devons agir et veiller à ce que le soutien aux moyens d'existence soit fourni au niveau approprié », a déclaré Aristide Ongone Obame, représentant de la FAO.
Peter Musoko, représentant et directeur pays du Programme Alimentaire Mondial (PAM) des Nations Unies en RDC, appelle à une collaboration accrue avec le gouvernement pour sortir les familles de la faim. « En 2025, nous devons travailler davantage sur la résilience et le renforcement des systèmes alimentaires en RDC pour aider les familles à sortir de la faim. Dans un contexte aussi fragile, le coût de l'inaction est vraiment impensable », a-t-il déclaré.
Le gouvernement congolais et les communautés alimentaires doivent collaborer pour améliorer la situation alimentaire et soutenir les populations fragiles.
Keren LUKULA