La RDC face à l'hémorragie financière : les révélations de l'IGF et les défis de la bonne gouvernance
<p>La République démocratique du Congo (RDC) est confrontée à une crise financière sans précédent, aggravée par des pratiques de gestion négligentes et une corruption endémique. À l'initiative du Président Félix-Antoine Tshisekedi, l'Inspection Générale des Finances (IGF) a été redynamisée pour s'attaquer à ce fléau, et des révélations édifiantes ont été faites sur l'état des finances […]</p>
La République démocratique du Congo (RDC) est confrontée à une crise financière sans précédent, aggravée par des pratiques de gestion négligentes et une corruption endémique. À l'initiative du Président Félix-Antoine Tshisekedi, l'Inspection Générale des Finances (IGF) a été redynamisée pour s'attaquer à ce fléau, et des révélations édifiantes ont été faites sur l'état des finances publiques du pays.
Dès son accession à la présidence en janvier 2019, Félix Tshisekedi s'est engagé à faire de la lutte contre la corruption et la bonne gestion des ressources publiques une priorité de son mandat. Face à l'ampleur des irrégularités, il a chargé l'IGF de mener une série d'analyses pour identifier les défaillances dans la gestion de l'État. Les résultats de cette enquête, publiés en 2020, ont mis en lumière sept points critiques.
- Incivisme fiscal généralisé : De nombreux Congolais, tant des particuliers que des entreprises, cherchent à échapper à leurs obligations fiscales, ce qui nuit considérablement aux recettes de l'État.
- Collusion entre agents de l'État et contribuables : Ce phénomène a créé un système mafieux où la fraude et le détournement de fonds sont devenus monnaie courante, sapant ainsi la confiance dans l'administration fiscale.
- Non-respect des procédures de marchés publics : L'attribution des marchés se fait souvent par gré-à-gré, contournant les normes établies. Cette pratique a conduit à des projets inachevés et à une détérioration des infrastructures publiques.
- Recours abusif aux exonérations fiscales : Les exonérations, souvent injustifiées, ont engendré un manque à gagner colossal pour l'État, évalué à plus de 3,6 milliards USD entre 2017 et 2020.
- Tracasseries administratives : Les obstacles bureaucratiques rendent la création d'entreprises difficile, décourageant ainsi les investisseurs potentiels.
- Paiements indus : Les droits et avantages indus versés aux agents publics ont gravement affecté la viabilité des entreprises et des institutions publiques.
- Procédures de paiement en urgence : Ces pratiques non réglementées drainent les ressources publiques et compromettent la bonne gestion comptable.
Face à ce tableau alarmant, l'IGF, sous la direction de Jules Alingete, a élaboré plusieurs stratégies pour renforcer la bonne gouvernance et combattre la corruption. Des actions courageuses ont été mises en œuvre pour instaurer la transparence et responsabiliser les acteurs publics, avec l'espoir de restaurer la confiance des citoyens et des investisseurs.
La route vers une gestion financière saine en RDC est semée d’embûches, mais les efforts déployés par l'IGF représentent une lueur d'espoir dans la lutte contre la corruption et pour un avenir prospère. La mise en œuvre efficace de ces réformes est essentielle pour permettre à la RDC de sortir de l'hémorragie financière qui la frappe depuis trop longtemps.
RB