RDC : Martin Fayulu défie Félix Tshisekedi sur la Constitution
Dans un message publié sur son compte X (anciennement Twitter), l'opposant politique Martin Fayulu a lancé un appel à Félix Tshisekedi, président de la République Démocratique du Congo, concernant sa compréhension de la Constitution en vigueur.
« Je demande à Félix Tshisekedi de sélectionner quatre étudiants en quatrième année de droit afin qu'ils lui expliquent de manière détaillée l'exposé des motifs de notre Constitution, ainsi que les articles suivants : 66, 70, 74, 165, 175, 190, 193, 201, 214, 215, 217 et 220. Cette démarche est nécessaire car les professeurs de droit constitutionnel qui l'entourent hésitent à lui révéler la vérité sur la Constitution », a-t-il déclaré.
Un contexte de tension sur la révision constitutionnelle
Ce commentaire intervient dans un contexte où des rumeurs et des déclarations politiques laissent entendre une possible révision de la Constitution. Des acteurs politiques de l'opposition et une frange de la société civile accusent Félix Tshisekedi de vouloir modifier certains articles, notamment ceux liés à la limitation des mandats présidentiels et à l’organisation du pouvoir. Les articles cités par Fayulu, en particulier l’article 220, sont emblématiques de la protection des dispositions fondamentales de la République, telles que la forme de l’État et l’interdiction de toute prolongation des mandats présidentiels au-delà des deux termes consécutifs.
Martin Fayulu, connu pour son opposition frontale au régime actuel, voit dans ces manœuvres potentielles une tentative de contournement des règles constitutionnelles. En interpellant directement le président sur sa connaissance de ces textes, il met en lumière ce qu’il considère comme un manque de respect pour les lois fondamentales.
Une Constitution au cœur des enjeux politiques
La Constitution congolaise, adoptée en 2006, est souvent invoquée dans les débats politiques et juridiques. Elle représente un cadre légal garantissant la stabilité institutionnelle et démocratique. Cependant, son application et sa modification suscitent des controverses régulières.
Fayulu, tout comme d’autres opposants, s'inquiète de voir les principes fondamentaux de la République menacés par des ambitions politiques.
La démarche symbolique qu’il propose, faire appel à de jeunes étudiants en droit, vise à souligner l’importance de protéger ces textes contre toute interprétation partisane ou opportuniste.
Vers un débat public sur l’avenir de la Constitution
Ce message de Martin Fayulu pourrait raviver le débat public autour de la nécessité de préserver l’intégrité de la Constitution. Dans un pays marqué par des crises institutionnelles récurrentes, la question de la révision constitutionnelle demeure sensible et polarise l’opinion.
Alors que les élections de 2028 approchent, la question de la limitation des mandats présidentiels pourrait devenir un enjeu central du paysage politique congolais. Pour l’opposition, il s’agit de prévenir toute dérive autoritaire. Quant au camp présidentiel, il lui revient d’apporter des clarifications sur ses intentions concernant la Constitution, afin d’éviter d’alimenter les suspicions et les tensions politiques.
Ainsi, les propos de Martin Fayulu ne sont pas seulement une critique adressée au chef de l’État, mais aussi un appel à la vigilance de la société civile et des institutions démocratiques face à d’éventuelles dérives constitutionnelles.
Gracieux Bazege depuis Goma