« Si on ne cherche pas les causes profondes, on ne fait rien du tout » : Mgr Nshole critique un accord de paix jugé déconnecté du terrain

Alors que le nouvel accord de paix entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, signé sous l’égide des États-Unis, est présenté comme une avancée diplomatique majeure, plusieurs voix de la société civile congolaise expriment leur scepticisme quant à sa portée réelle.
Lors d’une conférence organisée ce 11 juillet à Kinshasa par le mouvement citoyen Po Na Congo, en partenariat avec la Synergie pour la transparence des processus de paix, Mgr Donatien Nshole, secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), a livré une critique sans détour :
« Dans un processus de paix, si on ne cherche pas les causes profondes, on ne fait rien du tout. »
Il fustige un accord jugé « superficiel » et déconnecté des réalités du terrain.
La rencontre a réuni plusieurs figures du monde politique, religieux et académique, toutes pointant une approche trop centrée sur les États, au détriment de l’implication des communautés locales.
« On ne peut résoudre une crise enracinée dans les communautés sans les intégrer au processus », a souligné l’ancien député Thomas Luhaka.
Le professeur Tshibangu Kalala a, pour sa part, dénoncé un accord ignorant les griefs historiques et les dynamiques identitaires à l’Est du pays.
En réaction, la CENCO et l’Église du Christ au Congo (ECC) proposent une alternative : un “pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble”, porté par les forces vives de la nation.
« Il est urgent de construire une vision partagée de l’avenir du Congo, en tenant compte des réalités du peuple », a insisté Mgr Nshole, plaidant pour un processus de paix inclusif et enraciné dans le vécu des Congolais.
Ce message contraste fortement avec l’optimisme des chancelleries internationales. Sur le terrain, la population demeure prudente, voire sceptique, face à ce nouvel accord perçu par beaucoup comme éloigné de leurs préoccupations quotidiennes.
ST